Le spot publicitaire, diffusé dimanche 11 février aux États-Unis, fait intervenir Clarence Benjamin Jones, qui a contribué à la rédaction du célèbre discours «I have a dream». Le clip a été vu par plus de 100 millions de personnes.
Diffusé à la mi-temps de la finale du Super Bowl LVIII, dimanche 11 février, un clip contre l’antisémitisme a placé sur les devants de la scène Clarence Benjamin Jones, rédacteur d’une partie du célèbre discours «I have a dream», déclamé par Martin Luther King lors la Marche sur Washington en 1963. L’ancien avocat, militant engagé pour l’égalité des droits civiques, est à ce titre une icône aux États-Unis.
Robert Kraft, propriétaire de l’équipe des New England Patriots, a créé la Fondation pour la lutte contre l’antisémitisme (FCAS) à l’origine de la diffusion le clip. Le milliardaire s’est acquitté lui-même des 7 millions d’euros que coûtent 30 petites secondes de temps de publicité lors de la mi-temps de l’évènement sportif parmi les plus regardés au monde. Ce spot, qui s’inscrit dans le cadre de la campagne «#StandUpToJewishHate» (Debout contre la haine des juifs), a pour objectif d’établir un lien entre l’antisémitisme et d’autres formes de racisme.
Relations entre les peuples
Alors que la guerre entre Israël et le Hamas ne cesse de diviser la population américaine, Clarence Benjamin Jones s’affaire à recimenter la nation. «Les Afro-américains ont l’obligation de ne pas rester silencieux face à un antisémitisme évident, et les Juifs ont l’obligation de ne pas rester silencieux face à un racisme manifeste à l’égard des Afro-américains», exhorte-t-il dans les colonnes du Jewish News of Northern California. Et de poursuivre : «Le silence en présence de la haine vous rend complice de cette haine».
L’auteur de sept paragraphes d’«I have a dream» convoque également ses souvenirs de lutte pour éclairer le présent. Il se rappelle en particulier une manifestation avec Martin Luther King pour les droits civiques à laquelle ont participé beaucoup de blancs. Clarence Benjamin Jones les interroge : «Pourquoi êtes-vous ici pour protester ?» Et de s’entendre répondre par 90% des blancs présents : «Je suis ici avec vous parce que mes grands-parents sont morts dans un holocauste. C’est ce qu’ils voudraient que je fasse, donc je suis ici pour honorer leur mémoire». Il raconte alors cette histoire à Martin Luther King, qui prend conscience de l’universalité de sa cause. Elle raisonne en particulier chez les Américains de confession juive. Le pasteur développera d’ailleurs une relation extraordinaire avec le rabbin Abraham Joshua Heschel. Avec le recul, Clarence Benjamin Jones est persuadé qu’ils n’auraient jamais pu faire adopter avec succès la loi sur les droits civiques de 1964 ou même la loi sur le droit de vote de 1965 sans le soutien de la communauté juive.
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60 ans après le «rêve» de Martin Luther King, Robert Kraft et Clarence Benjamin Jones sont bien décidés à reprendre le flambeau : «Ce que nous allons faire après cette publicité, c’est construire des ponts pour obtenir plus d’amour, maîtriser la haine qui existe et permettre aux gens de tous les horizons, de toutes les couleurs, de tous les sexes, de toutes les religions, de regarder les choses positives de la vie».
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