REPORTAGE – À l’extrême nord de la Laponie norvégienne, proche de la frontière russe, les chasseurs alpins français ont participé à l’exercice de l’OTAN Nordic Response aux côtés de 13 armées alliées.
Assis à son poste de combat creusé dans la neige, le soldat Sangay, 27 ans, scrute l’horizon gribouillé d’arbustes calcinés de froid qui s’étend devant lui. Chars, drones ou fantassins, il attend la menace ennemie. Depuis le début de son heure de garde, il n’a vu passer qu’un petit lapin blanc. Sangay s’en amuse, mais ses yeux songeurs racontent pourtant autre chose. Ils disent le départ précipité de son Tibet natal, avec la police à ses trousses. Ils disent sa fuite à travers l’Asie, les passeurs cupides, les petits boulots, les nuits à la rue… S’il n’avait eu l’audace de vouloir apprendre le tibétain et d’exprimer son opinion contre le gouvernement qui lui interdisait de le faire, il serait aujourd’hui guide de montagne dans l’Himalaya. Pour l’heure, le réfugié politique, devenu français, est soldat au 7e bataillon de chasseurs alpins.
Depuis quelques jours, il participe, comme 430 de ses frères d’armes de la 27e brigade d’infanterie de montagne (BIM), à une phase terrestre de Nordic Response…
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