Un monde de tech – Les européens fétichistes et accros à leurs smartphones

Share

Environ 110 millions de smartphones dormiraient dans nos tiroirs en France, estime l’Agence de la transition écologique. Mais entre une addiction aux écrans de plus en plus prononcée chez les jeunes adolescents et une dette environnementale qui ne cesse de s’alourdir en changeant constamment d’appareil, les consommateurs français et européens auraient tout à gagner à se séparer de leurs anciens mobiles et réguler l’usage des smartphones chez les jeunes scolaires.

En France, plus de 16 millions de mobiles d’anciennes générations seraient recyclables, avec à la clef des économies non négligeables pour les consommateurs. Le même phénomène s’observe aussi dans tous les pays de l’UE. C’est la raison pour laquelle le Parlement européen a voté une directive pour développer une économie circulaire spécifique aux appareils électroniques obsolètes en imposant aux industriels de la téléphonie portable de nouvelles normes. Dans le cadre de cette loi qui entrera en vigueur le 20 juin 2025, plusieurs mesures seront mises en place. Les constructeurs devront garantir des mises à jour, à minima de cinq ans, sur leurs nouveaux modèles. La durée de vie des batteries devra être allongée afin de permettre aux consommateurs de conserver le plus longtemps possible leurs mobiles.

Diviser par trois la consommation d’énergie des mobiles

L’UE espère également réduire considérablement d’ici à 2030, les déchets électroniques polluants que génèrent les mobiles. Par ailleurs, « 78% de la dette carbone d’un smartphone est lié à sa phase de production », nous rappelle Christophe Brunot, le cofondateur de Largo, une entreprise spécialisée dans la revente des téléphones portables de seconde main : « pour fabriquer un nouveau modèle de smartphone les constructeurs extraient plus de 90 kilos de matière première par appareil pesant environ 300 grammes en sortie d’usine. »

Une industrie des mobiles extrêmement polluante

Et Christophe Brunot de poursuivre : « je ne compte pas les émissions de gaz à effets de serre qui interviennent dans la production de ces appareils. La nouvelle directive votée par le Parlement européen permettra, par exemple, d’éviter de changer 8 batteries sur 10 des smartphones, comme c’est le cas aujourd’hui dans nos opérations de reconditionnement, en imposant aux constructeurs une obligation de longévité accrue de leurs batteries. Par ailleurs, on peut constater que le marché du neuf des mobiles met en vente des produits de plus en plus chers avec des smartphones hauts de gammes qui dépassent allègrement les mille euros alors que le marché du reconditionné propose des mobiles tout aussi performants datant d’un ou deux ans, à environ 350 euros aujourd’hui. »


Le temp d’écran des enfants dans le collimateur de l’UE

L’autre problème dont les parlementaires de l’UE veulent se saisir est que les jeunes scolaires passent beaucoup trop de temps sur les écrans de leurs mobiles. Alors que la ministre française de l’Éducation propose d’expérimenter une « pause numérique » des smartphones au collège, plusieurs études réalisées en Europe constatent des différences notables entre les pays de l’UE. La France se positionne légèrement en dessous de la moyenne européenne du temps passé par un enfant derrière un écran. La Finlande et la Pologne affichent les meilleurs scores de l’UE pour maitriser l’usage des mobiles par les plus jeunes. En revanche, la Suède qui a pourtant établi un lien direct entre les écrans et la baisse du niveau scolaire de ses élèves, se situe à un niveau légèrement supérieur à celui de l’Hexagone. Et autre fait inquiétant, la plupart des études montrent que seulement 13% des parents appliquent la recommandation « pas d’écran avant 3 ans » qui est préconisée dans la majorité des pays de l’Union européenne.

À lire aussiFaut-il « rationner » internet ?

Source du contenu: www.rfi.fr

Dernières nouvelles

Dernières nouvelles