La Chine vient de lever les interdictions sur les importations de bœuf australien, un des derniers produits du pays qui était encore soumis partiellement aux restrictions imposées entre 2020 et 2022 par Pékin. La décision est le signe d’une détente politique qui se poursuit et pourrait faire baisser les prix du bœuf en Chine.
Deux abattoirs australiens sont encore soumis à des interdictions, mais huit ont retrouvé leur visa pour la Chine, signe d’un dégel qui se confirme : l’amélioration des relations entre Canberra et Pékin s’est déjà traduite ces derniers mois par la levée des restrictions imposées notamment aux orges australiennes et au charbon. Le homard australien est un des derniers produits à être encore banni en Chine.
La Chine, deuxième acheteur de bœuf australien
La quasi-pleine reprise des exportations australiennes de bœuf, qui n’avaient jamais totalement été interrompues, était prévisible et attendue : quand tout va bien sur le plan diplomatique, la Chine est le deuxième acheteur de viande bovine du pays.
Si l’Australie revient pleinement sur le marché chinois, un autre fournisseur devra s’inquiéter, relève Jean-Paul Simier, expert de la filière viande et auteur du chapitre consacré à la viande dans le dernier rapport Cyclope sur les marchés mondiaux : il s’agit du Brésil qui a vu ses parts de marché augmenter et qui exporte désormais 40 % de sa viande bovine en Chine.
Mais l’inconnue est aujourd’hui de savoir si l’Australie va pouvoir répondre à la demande chinoise en bœuf : entre 2018 et 2023, la production australienne de viande bovine a chuté d’un tiers, selon les données compilées dans l’édition 2024 du rapport Cyclope, en raison de sècheresses récurrentes qui ont obligé les éleveurs à réduire leur cheptel.
Des prix chinois en baisse
Le retour d’un fournisseur majeur sur le marché chinois devrait faire baisser les prix du bœuf localement. Le marché européen ne devrait pas être impacté par la décision annoncée cette semaine, les prix dans ces deux régions du monde étant grosso modo déconnectés.
En revanche, les États-Unis – premier producteur mondial, deuxième exportateur et importateur de viande bovine – qui sont dans la zone d’influence commerciale de l’Australie et de la Chine, vont probablement devoir composer avec cette nouvelle donne qui pourrait les contraindre à ajuster leur prix à l’exportation. Mais aussi à moins compter sur la viande australienne et donc à diversifier un peu plus leurs fournisseurs.
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