La scène a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Le Toulouse FC vient à peine de s’incliner dans les dernières minutes de son match de Ligue Europa contre Benfica (2-1), jeudi 15 février, que le défenseur des Violets Moussa Diarra est invité par Canal+ à se positionner sur l’actualité brûlante du jour : le départ de Kylian Mbappé du Paris Saint-Germain (PSG) au terme de son contrat en fin de saison.
La réponse est franche, teintée d’incompréhension. « Je ne sais pas quoi en penser, je joue à Toulouse. Je joue contre Benfica et on me parle du PSG. Ce n’est pas que je m’en fiche (…), mais j’ai d’autres problèmes, plutôt que de gérer la carrière de Mbappé. » La fraîcheur de l’échange n’a pas empêché la question de se répandre comme une traînée de poudre en marge de la 22e journée du championnat de France, ce week-end.
Premier concerné par la situation, Luis Enrique a botté en touche. « Moi, je suis l’entraîneur, quand les parties auront parlé, je vous donnerai mon avis », s’est contenté de déclarer le technicien espagnol, qui a placé son numéro 7 sur le banc au coup d’envoi du match contre Nantes, samedi soir (2-0). Pas pour le punir de sa décision, juste pour le mettre au repos en vue des prochaines échéances du club.
Cette rencontre à la Beaujoire avait tout des prémices d’une tournée d’adieu à la Ligue 1 du capitaine des Bleus – dont on ignore la prochaine destination. Et certains de ses acteurs de s’en émouvoir, plus de trois mois avant la clôture de la saison. « Le fait qu’il parte, c’est vraiment dommage, a dit le Montpelliérain Arnaud Nordin, ami d’enfance du Bondynois. C’est quelqu’un qui a déjà marqué le football français et la Ligue 1. »
Même son de cloche chez Moussa Sissoko, milieu nantais et ex-coéquipier de l’attaquant en sélection nationale. Le potentiel départ à l’étranger de l’un des footballeurs phares de la planète « va faire du mal à plein de monde », mais « c’est sa décision, il faut l’accepter ».
« Le monde ne va pas s’écrouler »
En pleine renégociation des droits télévisés du championnat de France pour la période 2024-2029, l’annonce du 15 février est de nature à faire trembler les instances dirigeantes du ballon rond français. « Indéniablement, quand l’un des trois ou quatre meilleurs joueurs du monde quitte la Ligue 1, ce n’est pas la meilleure chose », a reconnu Will Still, l’entraîneur de Reims.
Peu enclin à commenter les choix de carrière du numéro 7 parisien, l’entraîneur de Lille, Paulo Fonseca, lui, a préféré minimiser la portée de cette perte. « Nous avons encore beaucoup de qualité pour continuer à avoir un des meilleurs championnats en Europe. Le monde ne va pas s’écrouler parce que Kylian Mbappé part à Madrid ou dans un autre club. »
De fait, pour certains acteurs du championnat, cela contribuera à rééquilibrer l’état des forces en présence en début de saison, sans modifier en profondeur le paysage de la Ligue 1.
Preuve s’il en fallait que tous n’ont pas l’estomac noué par cette annonce, le milieu du LOSC Nabil Bentaleb a rappelé avec pragmatisme : « C’est un très bon joueur, après ce n’est pas un de mes coéquipiers donc ça ne va pas changer grand-chose pour ma part. » L’entraîneur de Brest, Eric Roy, quant à lui, s’est fendu d’un laconique « je n’ai pas grand-chose à dire là-dessus et ça m’intéresse peu en fait », davantage concentré sur le match de son équipe face à Marseille dimanche soir. Lui n’a pas oublié que la Ligue 1 continue.
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Au moment de dresser le bilan de cet étrange week-end, il semblerait que le meilleur moment pour aborder le sujet est après une victoire. Vendredi soir, Pierre Sage, qui venait de battre Nice avec Lyon (1-0), assurait comprendre la décision de Kylian Mbappé : « C’est dans la continuité de sa carrière, il a fait le tour de la question à Paris. » Avant de manier l’humour : « S’il pouvait partir avant notre match, je ne dirais pas non. » Raté ! L’attaquant a encore douze matchs de Ligue 1 à disputer avec le club de la capitale avant la fin de l’exercice 2023-2024. Autant d’occasions, au grand dam de certains, d’évoquer à nouveau son départ et ses conséquences.
Source du contenu: www.lemonde.fr