À Mayotte, une cinquième semaine de blocage commence malgré les annonces de Gérald Darmanin, suivies de la décision des leaders du mouvement de lever temporairement les barrages. En cause : la condamnation de deux barragistes à quatre ans de prison pour avoir organisé l’attaque d’une gendarmerie, mais aussi la lutte contre l’insécurité.
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Avec notre envoyée spéciale à Mayotte, Lola Fourmy
Ce dimanche 18 février avait lieu une marche blanche à Tsingoni, à Mayotte, en mémoire d’un père de famille, actif sur les barrages, tué la semaine dernière chez lui. Le meurtrier présumé a été interpellé, mais il souffrirait de troubles psychiatriques. « Moi, je ne suis pas venu pour la marche. Je suis venu pour soutenir la famille parce que le jeune homme, je le connaissais. C’était pour dire : ça suffit, trop c’est trop. Le matin, on se lève, on doit amener son enfant à l’école, on ne sait plus si on va arriver à l’école avec son enfant ou pas, vous imaginez ça dans un département de métropole ? », dénonce Abdallah, barragiste, qui compte bien continuer à se mobiliser. « Ce n’est pas pour embêter les gens ou pour empêcher qui que ce soit, c’est pour montrer que nous souffrons tous », affirme-t-il.
« On veut que notre État nous trouve des solutions »
Mais pour d’autres, bloquer n’est pas la bonne décision. Obligé de passé à pied au barrage de Passamainty, Guillaume déplore les blocages. « Barrer les routes, ça ne sert à rien. Laissons vivre les gens, qu’on puisse circuler, aller travailler et retrouver nos bouts de pain. Et je vous demande, mes chers compatriotes, de lever ces barrages, ça ne sert à rien, c’est nous qui perdons », déclare-t-il.
Et notamment les commerçants, comme ici au petit port, où Ali est pêcheur. Ce dernier a perdu l’essentiel de ses clients. « Franchement, c’est tellement difficile, parce que toutes les choses sont bloquées, on n’arrive pas du tout à travailler. Les gens n’arrivent pas du tout à venir acheter des choses. Du coup, on veut que notre État nous trouve des solutions puisque c’est vraiment horrible », espère Ali. Comme d’autres, il demande donc une réaction rapide de la part des autorités ou bien des manifestants.
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