PORTRAIT – À la tête de Mauboussin depuis vingt ans, cet entrepreneur, citant volontiers Keynes et La Boétie, s’est longtemps posé en poil à gratter de la place Vendôme. Et le marché de la joaillerie a beaucoup changé, en partie dans le sens qu’il avait flairé.
Le rebelle serait-il devenu sage, apaisé? Quand bien même ce serait le cas, il ne voudrait pas l’admettre. «C’est parce que nous nous voyons le matin, je ne suis pas encore bien réveillé !», répond-il crânement alors que nous lui faisons part de notre impression. Après plus de vingt ans à la tête de Mauboussin, Alain Némarq apparaît pourtant comme un chef qui, même s’il n’a pas gagné la guerre, a remporté une bataille. «Nous avons réussi le pari de la joaillerie accessible, souligne l’entrepreneur. À l’exception de deux ou trois marques, comme Harry Winston, Graff, et peut-être Van Cleef, elles s’y sont toutes mises aujourd’hui et s’adressent toutes à un public beaucoup plus large qu’auparavant.»
Ouvrir grand les portes de ce monde feutré et élitiste qu’était la joaillerie a été le diagnostic, puis le mantra, de cet ambitieux quand il arrive place Vendôme, en 2002, au chevet de Mauboussin, au bord de l’asphyxie. Le paysage n’a alors rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui. Les grandes…
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