Avec le spectacle « Olympicorama », Frédéric Ferrer pose un regard érudit et drolatique sur les JO

Share

Après avoir assisté à l’Olympicorama de Frédéric Ferrer, vous ne regarderez plus les compétitions olympiques comme avant. Et ce, que vous aimiez ou non le sport. Géographe de formation, directeur artistique de la compagnie Vertical Détour, ayant à son actif de très bonnes performances théâtrales sur le changement climatique (A la recherche des canards perdus, De la morue), Frédéric Ferrer s’est fait une spécialité d’imaginer des conférences-spectacles à la fois érudites, pédagogiques et drolatiques. A la demande de l’équipe de la Grande Halle de La Villette, à Paris, il s’est lancé dans une « entreprise de célébration et de questionnement des JO, l’une des manifestations les plus importantes de l’espèce humaine ». Soit une série de quinze épreuves – expliquées avec moult slides, photos et vidéos – et contées telles des épopées historiques et sportives.

Pour Olympicorama. Le final, présenté jusqu’au samedi 6 juillet à La Villette, puis en intégralité en Seine-et-Marne, dans le cadre de l’Olympiade culturelle d’Ile-de-France, Frédéric Ferrer a retenu six sports, parmi les plus anciens ou les plus emblématiques (marathon, handball, tennis de table, 100 mètres, etc). Nous avons assisté à la séance consacrée au saut en hauteur, et cette soirée au sujet inattendu nous a mise en joie.

Sur la scène de la Grande Halle, l’auteur, comédien et metteur en scène navigue entre son pupitre, son grand écran et, évidemment, une barre et un matelas sautoir. Avec une élocution aussi rapide que précise, une écriture peaufinée et un humour pince-sans-rire irrésistible car jamais moqueur, il nous parle de barre, de pied d’appel, de ciseaux, de rouleau ventral, de fosbury et de records imbattables. Frédéric Ferrer a choisi de sélectionner, parmi les sports d’Olympicorama, le saut en hauteur notamment parce que c’est l’épreuve qui a le plus révolutionné ses techniques tout au long du XXe siècle.

Art de la digression

Des incroyables sauteurs tutsi au Rwanda jusqu’au Cubain Javier Sotomayor (détenteur depuis 1993 du record du monde de la discipline avec 2,45 mètres), de la « logique du crabe » au saut en rouleau dorsal inventé par l’Américain Dick Fosbury, la conférence-spectacle se révèle à la fois encyclopédique et formidablement instructive. La force de ces séances théâtrales inclassables tient dans l’art de la digression de ce conférencier si particulier et dans sa façon de créer une dramaturgie du PowerPoint. Derrière son apparence sérieuse (chemise blanche impeccable, jean repassé, mocassins à lacets), il se régale des informations insolites qu’il a découvertes avec sa coautrice, Clarice Boyriven, au fil de son long travail de documentation.

Il vous reste 37.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source du contenu: www.lemonde.fr

Table of contents

Dernières nouvelles

Dernières nouvelles