Canal+ a dévoilé fin juin sa dernière série : Spinners. Cette grosse production est une histoire sud-africaine tournée en Afrique du Sud par des Sud-Africains. Une politique de production locale, notamment pour les séries, dans un choix payant pour les audiences et pour les finances.
Le groupe Canal+ a ces dernières années adapté ses contenus à la demande africaine : drama, télénovelas, films d’action… Des programmes diffusés sur une trentaine de chaînes sur mesure, dans une dizaine de langues locales. « Je ne parle que de production africaine, de choses qui sont tournées en Afrique par des Africains avec des acteurs africains, des réalisateurs africains, des sociétés de production africaine. En fait, on ne fait plus rien en France aujourd’hui », met en avant Fabrice Faux, le directeur des chaînes et contenus de Canal+ International.
Il y a notamment la production de séries. Canal+ répertorie 2 500 épisodes. Spinners est la dernière grosse production du groupe consacré à ce sport automobile des townships du Cap. Des séries africaines adaptées à la demande du continent : Un choix stratégique, mais également économique, car produire sur le continent coûte moins cher.
« On essaie d’être malin »
« On n’a pas encore les mêmes standards de qualité, on tourne plus vite. Les salaires des techniciens sont encore inférieurs en Afrique à ce qu’ils sont en Europe, même si on est en train, en particulier en Côte d’Ivoire et en lien avec les ministères concernés, de fixer des grilles de rémunération. Pour s’assurer qu’il y a un minimum respecté par tous les producteurs avec qui on travaille. Et puis on essaie d’être malin dans la façon dont on écrit des scénarios pour qu’il y ait besoin de moins de décors, moins d’effets spéciaux, ainsi de suite. »
Grâce à ses bonnes audiences, Canal+ renégocie aussi tous ses contrats internationaux à la baisse pour dégager plus de ressources à investir dans les programmes. Quant aux craintes liées aux tensions géopolitiques qui pourraient conduire à un rejet de la chaîne française, comme pourraient l’attester certains commentaires sur les réseaux sociaux. Les chiffres montrent une autre réalité, plaide David Mignot le directeur Afrique de Canal+.
Une production adaptée ?
« Si je prends l’exemple de la zone où c’est le plus compliqué géopolitiquement parlant en ce moment qui est le Sahel, c’est là où Canal enregistre ses taux de satisfaction clientèle les plus élevés, ces intentions de se réabonner les plus importantes », assure-t-il. Et ceci est dû au fait qu’au Mali, le groupe français propose une chaîne en bambara et en peule, des contenus qui sont adaptés, avec la participation de talents maliens ou binationaux. « En fait, nos abonnés, c’est ça qu’ils voient. Donc, je dirais que dans Canal+ Mali, les abonnés voient d’abord Mali, ils ne voient pas de drapeau bleu-blanc-rouge », conclut-il.
Présent dans 25 pays d’Afrique francophone, Canal+ prend également pied dans les pays anglophones, avec notamment le rachat en cours du groupe audiovisuel sud-africain Multichoice, qui a d’ailleurs coproduit la série Spinners. L’entreprise de Vincent Bolloré se positionne en quasi-monopole sur le continent.
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