REPORTAGE – Depuis l’abrogation par la junte d’une loi criminalisant les passages, en novembre, les flux vers la Libye ont doublé.
«Libya, Libya, Libya ! » Dans l’autogare d’Agadez, au centre du Niger, les rabatteurs scandent la destination du convoi qui doit quitter la ville le soir même. Depuis le matin, les pick-up Toyota blancs vont et viennent, tandis que des centaines de voyageurs s’enregistrent au comptoir principal de la gare. L’abrogation, le 27 novembre dernier, de la loi criminalisant le transport de migrants par les nouvelles autorités militaires, au pouvoir depuis le coup d’État du 26 juillet, a relancé les affaires. Comme chaque mardi, un convoi de plusieurs dizaines de véhicules s’élance à la tombée de la nuit à travers le désert pour rejoindre la Libye. Les voyageurs profitent d’une escorte militaire qui rejoint Dirkou, à 550 km de là. Une protection relative pour la première journée d’un périple qui durera entre trois et cinq jours, à travers les plateaux rocailleux et les dunes du Ténéré. Là-bas, les bandes de pillards écument le désert, et la désorientation, les pannes ou l’ensablement…
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