Les Gémeaux parisiens, la nouvelle scène « avignonnaise » de la capitale

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Décidément, les ponts entre le « off » du Festival d’Avignon et le théâtre privé parisien ne cessent de se multiplier. Après La Scala, Les Béliers, La Reine blanche, l’Essaïon et Théâtre actuel, c’est au tour des Gémeaux d’avoir, sous la même appellation, une adresse dans la cité des Papes et une autre à Paris. Jeudi 19 septembre, Serge Paumier et Nathalie Lucas ont lancé la première saison du nouveau Théâtre des Gémeaux parisiens.

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En 2019, ce couple créait le Théâtre des Gémeaux en plein cœur d’Avignon, une adresse très vite repérée par le public du festival « off ». Désormais, cet entrepreneur et cette comédienne ont acquis – par le biais d’un bail emphytéotique de trente-cinq ans, dont le montant reste secret – l’ancien Théâtre de Ménilmontant. Connu sous ce nom depuis 1957 et fermé en 2018 pour des questions de sécurité et de défaillances financières, ce lieu implanté dans le 20e arrondissement de Paris était jusqu’alors la propriété de la congrégation des Salésiens de Don Bosco et accueillait, outre des spectacles, des associations de quartier. Derrière une façade inchangée, recouverte d’une belle fresque rouge carmin représentant des rideaux de scène drapés, le bâtiment a été entièrement rénové et abrite une salle de trois cents places, à quelques centaines de mètres du Théâtre national de la Colline et du théâtre municipal Les Plateaux sauvages.

Sept spectacles sept jours sur sept

« C’est notre ami Eric Laugérias, comédien et metteur en scène, qui donnait des cours d’élocution aux curés de Don Bosco, qui nous a mis en contact avec les propriétaires du Théâtre de Ménilmontant », explique Serge Paumier. Après deux ans de travaux d’un coût de 2 millions d’euros, le Théâtre des Gémeaux parisiens ouvrira ses portes sept jours sur sept et proposera sept spectacles d’ici à la fin décembre, dont bon nombre de récits historiques, amplement rodés et souvent passés par Avignon. Le Petit Coiffeur, succès depuis quatre ans de Jean-Philippe Daguerre (auteur d’Adieu Monsieur Haffmann), revisite l’histoire de la tondue de Chartres. Le Choix des âmes, de Stéphane Titeca, pièce qui tourne depuis dix ans en province et arrive pour la première fois à Paris, réunit un soldat allemand et un français dans un trou d’obus lors de la première guerre mondiale. Les Mesguich père et fils, Daniel et William, jouent, à nouveau, la conversation entre Pascal et Descartes, mais aussi Le Souper, soit la rencontre décisive du 6 juillet 1815 entre les ministres Fouché et Talleyrand.

Au rang des créations, on reste dans le XIXe siècle avec l’adaptation du Père Goriot, d’Honoré de Balzac, par David Goldzahl, avec, notamment, Delphine Depardieu. Et, pour la touche d’éclectisme et de contemporanéité, on note la reprise de Formica, adaptée de la bande dessinée de Fabcaro. Mise en scène par Amélie Etasse – connue des téléspectateurs pour son rôle dans Scènes de ménages, sur M6 – et Clément Séjourné, cette chronique familiale en forme de satire sociale, loufoque et absurde, avait attiré un large public à Avignon en 2023.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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