Le pot de fleurs est-il un meuble ?

S’il ne fait aucun doute que le design est passé du salon au jardin, le phénomène prend aussi racine du côté des jarres, balconnières et autres pots de plantes. Pour César Saint-Ouen, architecte paysagiste et fondateur de l’agence Terrasses et jardins Paris, « il ne faut plus considérer les pots comme des contenants où mettre une plante, mais plutôt comme des éléments dans lesquels on peut mettre une plante ». Même vides, même en hiver, les contenants les plus design apportent, toujours selon lui, « une cohésion entre l’intérieur et l’extérieur ».

Dans le registre des jardinières décoratives, le succès de la ligne Eternit en fibre ciment, inventée dans les années 1950 par le Suisse Willy Guhl, fait toujours date. Surnommées Diabolo, Mouchoir, Oreille d’éléphant ou Triangle, selon leurs formes très évocatrices, ces pièces font la joie des collectionneurs ici et outre-Atlantique. D’autres signatures de l’architecture et du design se sont lancé le défi de révolutionner le genre. Chez Domani, Karl Marty et Olivier Fournier, le célèbre duo de Studio KO, signe la collection Nagori, gamme de pots en terre à la texture brute.

La manufacture Ravel, à Aubagne, s’est offert le trait de crayon de Tristan Auer et de Jean-Marie Massaud, pour dessiner quelques-unes de ses collections. D’autres poteries régionales, tel le cévenol Les Enfants de Boisset et ses fameuses jarres d’Anduze estampillées, font le bonheur de ceux qui cherchent à décorer leurs espaces verts autrement que par le choix des variétés végétales.

L’entreprise belge Atelier Vierkant, inventeur du pot carré, propose une centaine de pièces uniques sculpturale, certaines de plusieurs mètres de haut. Et, toujours en Belgique, Serax a confié à Marie Michielssen, à qui l’on doit la fameuse lampe en papier mâché Earth, la création d’une gamme de pots qui donnent envie d’avoir la main verte.