C’est un duo insolite entre l’ancien Premier ministre Gabriel Attal et l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin qui relève plus de l’opportunité commune que d’une véritable amitié politique. Depuis quelques semaines les deux hommes se liguent pour incarner une opposition à Michel Barnier.
Magie de la politique c’est un duo que l’on peut qualifier d’inattendu… Depuis la nomination du gouvernement Barnier, Gabriel Attal et Gérald Darmanin ont trouvé un terrain d’entente : imposer leur ligne au nouveau Premier ministre. Un temps concurrents pour accéder à Matignon, mais aussi pour la présidence du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée, les deux ex-ministres se liguent désormais et cherchent à occuper le terrain. Affinités de circonstance donc.
De l’état de guerre larvée à une alliance soudaine pour peser au sein de la coalition
Oui rivaux pour Matignon, Gérald Darmanin n’avait pas apprécié de voir la rue de Varenne lui échapper au profit de Gabriel Attal. Ils ont mis de côté provisoirement, leurs divergences et leurs ambitions. « Quand on a un ennemi commun ça soude » confiait une ministre à quelques journalistes. Et depuis la rentrée de septembre les deux jouent la carte du rapprochement. L’ex-Premier ministre était présent à la rentrée de l’ancien de Beauvau dans son fief de Tourcoing fin septembre et désormais leurs actions sont coordonnées. Sur le sujet des impôts ils font front commun. Ils ont égrené, respectivement au 20 heures de TF1 et dans Les Echos, leurs propres propositions pour réduire le déficit public. Et ces leçons faites par des députés encore ministre il y a quelques jours, ça passe mal du côté de Matignon. Preuve en est ce qu’a dit de façon espiègle Michel Barnier à Gabriel Attal après sa déclaration de politique générale : « Monsieur Attal je serai très attentif à vos propositions d’économies supplémentaires. Très attentif pour faire face à un déficit que j’ai trouvé en arrivant ».
L’élection pour la tête de Renaissance devrait provoquer des désaccords ?
En ligne de mire pour l’ancien Premier ministre : la tête de Renaissance. L’élection aura lieu en novembre. Et Gabriel Attal veut que Gérald Darmanin se détache d’Elisabeth Borne, elle aussi à priori candidate d’où ce rapprochement. Quant à Gérald Darmanin, « il joue à front renversé », observe un élu macroniste. « Il soutient Gabriel Attal face à Michel Barnier. Mais il soutient aussi Elisabeth Borne ». Et Gérald Darmanin veut apparaître comme un faiseur de roi dans l’élection pour la tête du parti. « Attal sent les militants, Darmanin sent le peuple », selon le même élu. « Mais il faut surtout connaître leur degré de loyauté envers Emmanuel Macron ». Conclusion, il y a toujours une opposition larvée entre les deux, relève ce député qui n’y voit qu’une trêve temporaire.
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