Un monde de tech – Royaume-Uni, bientôt des réseaux sociaux sans algorithmes pour les adolescents

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Les plateformes sociales au Royaume-Uni devront bientôt ne plus cibler les jeunes adolescents avec leurs algorithmes de recommandation afin de ne pas nuire à leur santé mentale. Ce nouveau projet de loi impose aussi aux constructeurs de mobiles d’intégrer des dispositifs de protection pour les mineurs, avant la mise en vente de leur appareil.

Préserver la santé mentale des mineurs en ligne est devenue, depuis quelque temps déjà, une grande cause nationale au Royaume-Uni. Et un nouveau projet de loi répondant à cette préoccupation majeure est en discussion au Parlement britannique. Le texte bénéficie du soutien massif du Parti travailliste, des conservateurs et des experts en protection de l’enfance. La mesure phare de cette nouvelle loi est de contraindre les plateformes sociales à ne plus cibler les moins de 16 ans avec leurs algorithmes de recommandation, qui les encouragent sournoisement à rester des heures devant leurs écrans.

Une loi plus stricte que les réglementations de l’UE

La loi sur la sécurité en ligne adoptée par le gouvernement précédent imposait déjà des obligations en matière de protection des mineurs aux plateformes en ligne. Mais elles sont largement insuffisantes, estimait, ce mardi, le ministre de la Santé sur la plateforme X.


Selon des chiffres publiés par le NHS, l’organisme de santé publique britannique : entre mars 2023 et mars 2024, plus d’un enfant sur cinq scolarisés présentaient des symptômes d’anxiétés, de stress, de dépression se concrétisant par des difficultés d’apprentissages à l’école. Certains d’entre eux, soit 10 %, sont atteints de troubles du spectre autistique. Des chiffres corroborés par les chercheurs de l’Université d’Oxford qui sont en train de mener la plus grande étude mondiale intitulée Brainwaves sur la santé mentale des jeunes. Leurs premiers résultats mettent en évidence « une relation directe, entre des taux plus élevés d’anxiété et de dépression et le temps passé en ligne sur les réseaux sociaux ».

Oxford, dans un clip vidéo diffusé en ligne, a lancé un appel aux volontaires petits et grands pour prolonger ses investigations : « Les cerveaux sont les organes les plus complexes de l’univers connu, mais ils ont du mal à s’adapter à ce monde en constante évolution. Physiquement, nous sommes devenus, au cours de l’évolution, plus performant, mais notre mental, lui, n’a pas suivi. C’est la raison pour laquelle la recherche sur le développement du cerveau des jeunes est d’une importance capitale. Les troubles de santé mentale se déclarent souvent vers l’âge de 14 ans. L’Université d’Oxford a lancé Brainwaves, la plus grande étude sur la santé mentale des adolescents de l’histoire. Nous recruterons et impliquerons 50 000 adolescents et en éduquerons des milliers d’autres sur une plate-forme de recherche en ligne unique. Et prendre soin de nos ondes cérébrales, comme l’indique le nom de cette étude, est gage d’une bonne santé mentale pour les adolescents du monde entier. »


Un système de protection par défaut sur les mobiles vendus aux mineurs

Le nouveau projet de loi britannique a l’intention d’imposer aux constructeurs de téléphone portable d’intégrer des dispositifs de protection pour les mineurs avant leur mise en vente. Depuis des mois, tant en Europe, qu’aux États-Unis, les procès s’enchaînent à l’encontre des grandes plateformes numériques pour les contraindre, de mettre en place des mécanismes de protection. L’objectif est de lutter contre la dépendance des adolescents aux réseaux sociaux. Toutefois, même les États-Unis, où plus d’une quarantaine d’États ont déjà porté plainte contre Instagram et Facebook, ou la plateforme chinoise TikTok, peinent à endiguer le phénomène grandissant de l’addiction aux écrans. Un cyber-fléau qui détruit peu à peu, mais sûrement, la santé mentale des très jeunes internautes.

Source du contenu: www.rfi.fr

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