De son passé d’ancien joueur, Gilles Moretton a gardé un sens mordant de la contre-attaque. Elu en février 2021, l’ex-65e mondial (en 1981) brigue un deuxième mandat de quatre ans à la tête de la Fédération française de tennis (FFT). Le scrutin, qui l’oppose au patron de la ligue Ile-de-France, Germain Roesch, a débuté en septembre et s’achèvera lors de l’assemblée générale élective du 14 décembre.
Le zéro pointé des Bleus aux JO (aucun quart de finaliste) ? Le bilan n’est en aucun cas « catastrophique », objecte le dirigeant de 66 ans, terme pourtant asséné à chaud par le directeur du haut niveau, Ivan Ljubicic, ex-entraîneur de Roger Federer. « Une seule joueuse a contre-performé, Caroline Garcia, tous les autres ont perdu contre plus fort qu’eux », rétorque au Monde Gilles Moretton, qui a refusé la démission de Ljubicic.
Sportivement, le patron de la FFT se targue d’un « bilan global positif » au terme de son mandat, mettant en avant la progression d’Arthur Fils (20e mondial), Giovanni Mpetshi Perricard (30e) ou encore Gabriel Debru (269e)… « Il faut leur laisser un peu de temps, mais il y a un travail de fond qui est fait et qui paye », louait-il quelques jours avant la finale d’Ugo Humbert à Bercy, la première d’un Français en Masters 1000 depuis huit ans.
20 % de licenciés en plus
Derrière cette vitrine du haut niveau, le président sortant préfère souligner, fiches à l’appui, les 20 % de licenciés gagnés depuis son arrivée à la tête de l’instance, qui en compte à ce jour 1 170 000 – dont 66 000 exclusivement au padel. « Le tennis reste notre colonne vertébrale, les licenciés, dont l’âge moyen doit être aux alentours de 25 ans, sont en augmentation, certifie-t-il. Et je pense que le pickleball [mélange de tennis, badminton et tennis de table] va nous amener encore une autre population. »
Gilles Moretton essaie dans un premier temps d’esquiver les sujets qui fâchent. En février, dans une lettre ouverte, une centaine de salariés de la FFT dénonçaient leurs conditions de travail et le climat au sein de la puissante fédération (490 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024). Une crise sociale d’ampleur mettant en cause sa gouvernance, comme l’ont aussi révélé plusieurs enquêtes médiatiques, dont celle du Monde.
L’ancien joueur se résout finalement à les commenter : « Il y a eu une étincelle qui a déclenché effectivement la crise en début d’année », reconnaît-il, assurant avoir « pris les choses très sérieusement quand c’est arrivé ». Il s’est séparé de Caroline Flaissier, la directrice générale, arrivée en mai 2022 à la place d’Amélie Oudéa-Castéra, alors en partance pour le ministère des sports.
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