Consommation : « Des incitations financières simples peuvent transformer les comportements plus rapidement que d’autres stratégies »

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Bien que les sources majeures d’émissions de gaz à effet de serre soient aujourd’hui largement connues (transports aérien et automobile, consommation de viande, énergie) et les actions à mener pour réduire notre empreinte carbone identifiées, nous peinons à modifier de manière suffisante nos comportements.

A ce sujet, les Français sont un bel exemple de contradiction : si plus de 80 % d’entre eux trouvent que consommer responsable n’altère pas leur confort, 28 % ne souhaitent toutefois pas arrêter de prendre l’avion et 57 % renoncer à leur consommation de viande, alors qu’une réduction de moitié de celle-ci pourrait réduire l’empreinte carbone de notre alimentation jusqu’à 50 %.

Les Français seraient-ils particulièrement rétifs au changement ? Le nœud du problème se situe plutôt du côté du porte-monnaie : les produits écoresponsables restent, selon une majorité de Français, trop coûteux au point de devenir un frein pour 77 % d’entre eux.

Dans ce contexte, et face à l’urgence climatique, comment accompagner au mieux les individus vers des modes de consommation plus écoresponsables ? A cette question cruciale, nous avons tenté d’apporter des réponses basées sur des données concrètes. A travers une expérience de terrain menée à la cantine de HEC Paris, nous avons exploré des leviers pratiques pour réduire l’empreinte carbone dans les comportements alimentaires.

140 000 repas

Afin d’évaluer l’efficacité des différentes politiques permettant une baisse de l’empreinte carbone de la cantine de HEC Paris, mon collègue doctorant Yurii Handziuk et moi-même avons analysé les choix individuels quotidiens de tous les usagers du restaurant universitaire entre août 2021 et la mi-juin 2023, soit les données de plus de 4 000 utilisateurs sur près de 140 000 repas.

Nous avons testé de manière consécutive plusieurs stratégies susceptibles de changer les modes de consommation des clients de la cantine. D’abord une journée sans viande par semaine a été instaurée. Puis, nous avons affiché publiquement l’empreinte carbone de chaque plat sur les stands du restaurant universitaire. Enfin, nous avons modifié le prix des différents plats selon un système de bonus-malus qui diminuait proportionnellement le prix des repas dont l’empreinte carbone était inférieure à la médiane (soit 3 kilogrammes de CO2 par plat) et augmentait le prix de ceux dont l’empreinte carbone y était supérieure.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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