Chaque année, je prie secrètement Jules Ferry, Léo Lagrange et toutes les maîtresses de l’école élémentaire où sont scolarisés mes enfants pour que ces derniers partent en classe de neige. Peut-être parce que je n’en ai jamais eu l’occasion avec mes propres camarades de classe, cela m’a toujours semblé être le must de l’éclate dans une année scolaire. Et, surtout, ça m’enlèverait une épine de la Moon Boot en matière d’équité dans ma famille recomposée. Car mon aînée va au ski chaque hiver avec son père et son grand-père, c’est une chance ! Mais mon cadet, lui, n’est pas près d’avoir sa première étoile : ni son père ni moi n’avons l’habitude du ski, le séjour coûte très cher, et je m’interroge, sans oser le dire pour ne pas faire ma rabat-joie, sur le sens de cette dépense, comme de cette expérience, dans un contexte de disparition de la neige elle-même.
Sous l’effet du réchauffement issu des activités humaines, les Alpes ont perdu un mois d’enneigement en cinquante ans et la tendance va se poursuivre. Ado au XXe siècle, je suis déjà allée aux sports d’hiver et je sais l’euphorie que procure la beauté des cimes blanches. Parent au XXIe siècle, me voici bien coincée sur le planter de bâton.
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