Le chômage en léger repli au dernier trimestre 2024

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La courbe semble déjouer les pronostics. Au dernier trimestre 2024, le nombre de chômeurs, au sens du Bureau international du travail (BIT), a reflué de 63 000 par rapport aux trois mois antérieurs, pour se situer à 2,3 millions de personnes, selon une note diffusée, mardi 11 février, par l’Insee. Le taux de chômage, lui, a atteint 7,3 % de la population active – contre 7,4 % au troisième trimestre 2024 et 7,5 % un an plus tôt.

Ces informations paraissent, à première vue, en décalage avec d’autres indicateurs, mettant en évidence une dégradation de la situation des salariés. Ainsi, en 2024, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité qui sont inscrits à France Travail a progressé de 3,5 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte) : il y en a désormais 3,14 millions.

Toutefois, de telles divergences ne constituent pas une première dans l’histoire de la statistique publique. Elles tiennent notamment au fait que les chiffres ne sont pas construits de la même manière et ne recouvrent pas exactement les mêmes populations. La recension de l’Insee se fonde sur une enquête auprès d’un panel de personnes, alors que les données de France Travail résultent d’une démarche administrative de la part d’individus en quête d’un poste. En outre, un demandeur d’emploi, même sans activité, peut ne pas être considéré comme chômeur, au sens du BIT, car la définition posée par l’organisation internationale est très stricte.

Bilan contrasté

Surtout, il convient de relever que les données rendues publiques mardi révèlent des tendances négatives. La proportion de personnes en emploi s’est érodée de 0,2 point en trois mois, redescendant à 68,9 % à la fin 2024. La part des jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en activité, ni en formation, ni scolarisés s’est hissée à 12,8 %, soit un niveau supérieur à celui qui prévalait fin 2019, avant la crise sanitaire. Enfin, souligne Eric Heyer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, le « halo autour du chômage » s’est étendu : parmi les personnes inactives au sens du BIT, 2 millions souhaiteraient travailler sans être pour autant répertoriées comme chômeuses parce qu’elles n’effectuent aucune recherche ou ne sont pas disponibles. Un chiffre en hausse de 138 000 en trois mois.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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