En réponse à l’alerte sanitaire du 6 février 2025 concernant la grippe aviaire transmise aux humains, le chercheur Jean-Marc Sabatier s’interroge sur la pertinence des tests PCR comme outil de diagnostic.
On nous a déjà fait le coup avec les tests PCR pour détecter la Covid-19. On sait désormais qu’ils n’étaient pas fiables. Aujourd’hui, les autorités sanitaires américaine et française remettent le couvert pour dépister une hypothétique pandémie de grippe aviaire dans la population humaine. Histoire, sans doute, de nous proposer rapidement un vaccin tout aussi bidon que celui destiné à combattre le SARS-CoV-2, mais tout aussi lucratif pour Big Pharma.
Mise en garde du fondateur des PCR
En 1983, le biochimiste Kary Mullis a inventé la « Polymerase Chain Reaction » (PCR), un outil qui a redéfini la science génétique. Cette technique simple lui permettait de réaliser autant de copie d’ADN qu’il le souhaitait. Il a obtenu le prix Nobel de chimie pour son invention en 1993. Quelques temps après, son invention a été utilisée pour la recherche de virus. Le PCR est devenu « TEST PCR ».
Kary Mullis a été un des premiers à critiquer l’utilisation de son invention pour l’application de recherche de virus à travers de nombreux articles et vidéos.
Le Dr Kary Mullis, inventeur de la PCR, explique pourquoi sa technique PCR ne peut pas être utilisée pour détecter les virus.» Dans la vidéo filmée en 1993, il précisait :
« La PCR à des fins de diagnostic est un gros problème. Si vous amplifiez le signal sur un grand un nombre de cycles, cela va générer un nombre considérable et croissant de faux positifs. Encore une fois, je suis sceptique quant à la véracité d’un test PCR […] Avec le test PCR, vous pouvez trouver presque n’importe quoi chez n’importe qui […] Si vous pouvez amplifier une seule molécule jusqu’à un niveau que vous pouvez réellement mesurer — ce que la PCR peut faire — alors, il y a très peu de molécules qui ne sont pas présentes au moins une fois dans votre corps. »
Jean-Marc Sabatier : « Plusieurs étapes »
Suite à la publication d’une alerte urgente, le 6 février 2025, le Dr Grégory Emery, Directeur Général de la Santé appelle les médecins à pratiquer des tests PCR pour détecter l’éventuelle pandémie de grippe aviaire, la question a été posée à Jean-Marc Sabatier, Docteur en Biologie cellulaire et microbiologie, HDR en Biochimie, DEA en Biologie cellulaire et moléculaire et Directeur de recherche au CNRS.
Que pensez-vous de la fiabilité des tests PCR afin de détecter l’éventuelle infection d’un individu ? (Le chercheur précise d’abord qu’il s’exprime en son nom propre.)
« Le principe de fonctionnement très simplifié de la PCR (1) (Polymerase Chain Reaction) est d’amplifier une information génétique contenue dans un échantillon biologique prélevé afin de pouvoir mettre en évidence la présence ou non d’une information génétique recherchée.
La première étape est donc le prélèvement de l’échantillon biologique contenant le matériel génétique. Le matériel génétique prélevé est de l’acide nucléique constitué de nucléotides représentés par les lettres ATGC pour l’ADN et AUGC pour l’ARN.
Un enchainement de nucléotides
« La deuxième étape est l’introduction d’une sonde dans l’échantillon prélevé. Cette sonde d’ADN est constituée de la séquence génétique complémentaire de l’ADN ou ARN recherchée. Cette séquence génétique est généralement composée d’un enchainement de 20 à 25 nucléotides (lettres). Grâce à un phénomène de complémentarité chimique, les nucléotides (lettres) composant la sonde vont s’apparier avec leurs nucléotides complémentaires, s’ils existent dans l’échantillon biologique prélevé.
Si la sonde reconnait cet enchaînement de nucléotides complémentaires, qui sont indétectables, car trop faiblement représentés, un marquage fluorescent, troisième étape (d’autres procédés peuvent être utilisés), est appliqué sur l’enchaînement de nucléotides complémentaires appariés. Cette fluorescence est à ce stade trop faible pour être détectée, il faut donc l’amplifier.
Vient ensuite l’amplification (quatrième étape) appelée « cycle » : l’enchaînement de nucléotides complémentaires est photocopié / amplifié de nombreuses fois.
La recherche de microbes dont les virus à ADN ou ARN
Le nombre important de copies d’enchaînement de nucléotides complémentaires permet à travers une mesure de fluorescence de détecter ou non la présence de la séquence génétique recherchée. Bien entendu, si la sonde ne s’est pas appariée, il n’y aura pas de fluorescence.
La technologie PCR est aujourd’hui utilisée pour rechercher la présence de microbes dont les virus à ADN ou ARN. Dans le cas des virus à ARN, l’échantillon biologique prélevé subit l’action d’une transcriptase inverse convertissant l’ARN de l’éventuel virus prélevé en ADN. Cette action se nomme RT-PCR (Reverse Transcription Polymerase Chain Reaction).
La présence de ce virus pourra ainsi être détectée par la technologie PCR
Comme l’a fait très justement remarquer Kary Mullis dans son interview de 1993, l’utilisation de la technologie PCR pour la recherche de virus manque gravement de fiabilité.
La sonde
Le choix de la sonde (enchaînement de nucléotides complémentaires d’une portion du génome du virus recherché) est très important. Des sondes inappropriées ou contaminées peuvent conduire à des résultats erronés.
L’amplification (cycles) (2)
Le nombre de cycles d’amplification réalisés est d’une importance capitale, car il va déterminer la quantité de fluorescence des éléments ADN marqués, donc le résultat du test. Par exemple, un test négatif sur 25 cycles d’amplification par PCR peut être positif à 35 cycles d’amplification. En effet, 35 cycles d’amplification (ou plus) peuvent révéler une charge virale très faible et/ou de la fluorescence associée à des fragments de virus non infectieux. Des fragments de virus inertes (non infectieux) peuvent rester longtemps présents dans l’organisme après une infection. Dans ce cas, à 25 cycles, la fluorescence ne sera pas détectable. En revanche, à 35 cycles d’amplification, cette fluorescence sera détectée (test PCR positif) sans que la personne soit infectieuse. En effet, un virus fragmenté n’est plus actif.
Les machines automates utilisées
Il est notable que les résultats des tests PCR peuvent être influencés par la programmation et/ou le calibrage des machines automates à PCR dédiées.
(1) How do COVID-19 tests work? RT-PCR explained
(2) COVID Diagnosis with PCR | Misinterpreting results | Cycle threshold explained
Source du contenu: infodujour.fr