Sélection galerie : Farnood Esbati chez Christian Berst

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Farnood Esbati est né à Téhéran en 1993. Diagnostiqué autiste dès l’enfance, il peint et dessine d’abord sur les murs, puis apprend l’art de la mosaïque, un enseignement traditionnel en Iran. Ses dessins, que l’on voit pour la première fois en Europe, semblent d’abord, pour la plupart, faits exclusivement de réseaux de lignes innombrables et de quadrillages, tracés avec une extrême précision et une pointe très fine. Mais, à l’intérieur de ces filets serrés et tendus, Esbati place des figures humaines, des objets du quotidien, des éléments d’architecture, des signes d’arbres et d’animaux. Aussi ses feuilles sont-elles tantôt des sortes de paysages, tantôt des scènes d’intérieur. Mais tout paraît y trembler. Les perspectives renversent sens dessus dessous les reliefs, comme soulevés par des séismes irrésistibles. Les formes, y compris humaines, semblent se casser, s’émietter ou s’enfoncer dans le sol comme dans des sables mouvants. A moins qu’elles n’en sortent : on ne sait pas si ces dessins montrent un monde en train de s’extraire du chaos ou, à l’inverse, sur le point de se fragmenter définitivement et de disparaître. Dans chacune de ses œuvres, Esbati remet en cause la stabilité du monde.

« Lignes de vie ». Galerie Christian Berst – art brut, 3-5, passage des Gravilliers, Paris 3e. Jusqu’au 30 mars, du mercredi au samedi de 14 heures à 19 heures.

Source du contenu: www.lemonde.fr

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