A Chalon-sur-Saône, le Musée Nicéphore Niépce héberge la riche collection photo de la Fnac

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Dans les réserves du Musée Nicéphore Niépce, à Chalon-sur-Saône, se cache une star. Marilyn Monroe, plus belle et jeune que jamais, se dérobe aux regards, emballée dans du papier bulle. La photographie de l’actrice, immortalisée par Eve Arnold en 1955, faussement assoupie sur son lit, est l’un des clous de la collection de la Fnac, qu’abrite le musée depuis 2014. Pour le moment, la belle endormie qui revient d’une exposition au Musée de l’image, à Epinal (Vosges), intitulée « Icônes », est stockée avec son cadre dans l’atelier d’emballage du musée, avant de repartir pour un accrochage au Salon de la photo, en octobre, à Paris.

Car cette année, la Fnac, qui fête ses 70 ans, organise plusieurs événements autour de sa riche collection (1 700 images), dont la sortie d’un beau livre, Regards : un siècle de photographie, de Brassaï à Martin Parr, chez Gallimard. A côté de Marilyn, le portrait d’un Johnny Depp tout minot, extrait lui aussi de la collection, est empaqueté avec soin par deux employés, au milieu des rouleaux de ruban adhésif et des plaques de mousse.

Installé dans l’ancien Hôtel des Messageries royales, un bâtiment du XVIIIsiècle niché au bord de la Saône, le Musée Nicéphore Niépce, créé en 1972, porte le nom de l’inventeur de la photographie (1765-1833), qui vit le jour à Chalon. C’est depuis la fenêtre de son domicile, en 1827, que ce touche-à-tout avait réalisé la première photographie de l’histoire, une héliographie granuleuse dite Point de vue du Gras. Faute de pouvoir exposer l’original, conservé à l’université du Texas, le musée offre aux visiteurs, dans une salle entièrement consacrée à son créateur, une version numérique de l’objet.

« Il y a une rotation des œuvres »

Mais l’établissement, dirigé par l’historienne Brigitte Maurice-Chabard, se veut tout sauf tourné vers le passé. « Notre sujet, c’est le photographique, quel que soit le support, explique Sylvain Besson, le directeur des collections. On a aussi bien de la photo amateur, de la commande de presse, des revues, que de l’image numérique. Car Niépce a aussi inventé la photogravure, qui a permis la diffusion de l’image. »

Le musée s’est donné pour mission, depuis sa création, d’accueillir des fonds photographiques en dépôt ou en donation, et en conserve une cinquantaine, soigneusement inventoriés. Comparé à la masse d’images conservées au musée, celui de la Fnac, qui est arrivé en 2014, représente « une goutte d’eau », sourit le conservateur : 1 700 tirages, sur un ensemble de près de 4 millions. Il est réparti dans les réserves, mais aussi sur les murs, tout au long du parcours permanent. Qui n’a de permanent que le nom. « Comme la photographie se dégrade à la lumière, il y a une rotation des œuvres, précise Sylvain Besson, tous les trois à six mois en fonction de l’intensité de l’éclairage. Pour le visiteur, ce n’est jamais le même musée. »

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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