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A l’Opéra de Paris, le ballet propose une ouverture de saison en demi-teinte

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Applaudir, applaudir encore, et rebelote, et jusqu’à plus soif ! Mais de quoi s’agit-il ? Du défilé du ballet de l’Opéra national de Paris qui a soulevé, mercredi 10 octobre, au Palais Garnier, des salves d’applaudissements ininterrompus pendant les vingt-cinq minutes que dure cette marche impressionnante. Emergeant du lointain du plateau, vague après vague, les presque 300 interprètes présents, dont 115 jeunes de l’école de danse, ont été emportés par la ferveur du public.

Sur La Marche, des Troyens, de Berlioz, cet événement unique au monde depuis sa création en 1947, devenu emblématique, enclenche une rêverie sur la hiérarchie de l’excellence au cœur de l’institution mais aussi sur la transmission et le cycle de la vie. Des cris d’admiration ont régulièrement scandé la parade, saluant notamment les étoiles Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio, dont c’est l’ultime défilé avant sa retraite à l’âge officiel de 42 ans en mars, ainsi que Laura Hecquet qui, elle, y a fait ses adieux.

Cette longue introduction fascinante a évidemment déséquilibré le programme déjà un peu bancal. Constitué de quatre pièces de formats inégaux, entrecoupées d’entractes plus ou moins longs qui accentuent la sensation de discontinuité, il peine à trouver son rythme et à décoller. La présence de deux œuvres touffues et grisantes de William Forsythe, dont la reprise de sa friandise à succès Blake Works I, conçue en 2016 sur des chansons de James Blake, n’a pas réussi à assurer une cohérence à la soirée.

Fable existentielle

Immédiatement après le défilé, la création Word for Word, du chorégraphe américain My’Kal Stromile, d’une durée de douze minutes, enclenche un quintette huilé et véloce curieusement déstabilisé par la musique crissante du pianiste Jerome Begin. Le speed contemporain donne un coup d’accélérateur au vocabulaire classique de ce ballet mécanique impeccablement tenu par les étoiles Valentine Colasante, Hannah O’Neill et Guillaume Diop, avec Jack Gasztowtt et Rubens Simon.

Uniquement présenté les 4, 9 et 10 octobre, ce « tutus-pointes » met en avant l’héritage revendiqué par My’Kal Stromile. Interprète au Boston Ballet où il a croisé la route de Forsythe devenu son mentor, boursier du président Barack Obama en 2014, Stromile inscrit son travail dans la technique académique bousculée par des influences variées dont celles du hip-hop.

Aux antipodes de ce jeu formel, Impasse, du Suédois Johan Inger, se faufile dans le registre de la fable existentielle. La silhouette d’une maison se dresse sur scène. Elle abrite une jeune femme et deux hommes en vêtements colorés qui semblent bien partis pour une vie joyeuse et sautillante. Jusqu’à ce qu’une horde de créatures en noir débarquent comme une méchante tornade. Sur une musique d’Ibrahim Maalouf et d’Amos Ben-Tal, le côté obscur colonise le plateau, faisant déraper le propos vers la farce grimaçante.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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