Alexis Gruss, le roi du cirque équestre, est mort

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Alexis Gruss présente un spectacle de chevaux, le 21 janvier 2001, à Monaco, lors du 25e Festival international de cirque de Monte-Carlo.
VANINA LUCCHESI / AFP

Le patriarche de la famille Gruss est décédé samedi d’un arrêt de cœur. Ce grand écuyer, défenseur des traditions circassiennes, était encore en piste dans le chapiteau familial installé au bois de Boulogne.

Il était l’âme et le patriarche du cirque Gruss. Écuyer émérite mais aussi saltimbanque polymorphe, capable de faire de la voltige et le clown, Alexis Gruss est décédé le 6 avril au matin à l’hôpital Saint-Joseph à Paris. Dans un communiqué, la famille lui rend hommage : «C’est avec une immense douleur et tristesse que la famille Grüss annonce le décès aujourd’hui, samedi 6 avril 2024, à 9h40, de Monsieur Alexis Jacques André Grüss, suite à un accident cardiaque, à l’âge de 79 ans. Alexis Gruss était bien plus qu’un homme de talent ; il était un pilier, un maître des arts équestres, du spectacle, dont l’empreinte restera à jamais gravée dans nos cœurs. Il a consacré sa vie à faire perdurer les arts équestres de la piste par ses enseignements et sa transmission, inspirant des générations entières. Les fondements de sa vie ont été jusqu’à la fin, sa famille, les chevaux, la piste».

Ce texte émouvant est signé par tous les membres de cette grande famille circassienne : Madame Gispy Gruss née Bouglione, son épouse, Monsieur Patrick Gruss, son frère, Stephan, Firmin et Maud, ses enfants et leurs conjoints, Charles, Alexandre, Louis, Joseph, Jeanne, Célestine, Gloria et Venecia, ses petits-enfants et leurs conjoints, ainsi qu’Oscar et Tristan, ses arrière-petits-enfants.

La cérémonie religieuse sera célébrée en l’église Saint Roch à Paris(1er), le jeudi 11 avril à 9h30.

«Je prépare l’avenir en vivant intensément le présent»

Il y a quelques mois Alexis Gruss avait accepté de s’entretenir avec Le Figaro. Il se souvenait notamment d’un grand spectacle, il y a cinquante ans, symbole de son inextinguible passion: «Je me souviens d’une main tendue. Celle de Silvia Monfort, qui présentait au printemps 1974 une exposition sur le cirque au Carré Thorigny, un centre culturel de la Ville de Paris, en face de l’actuel Musée Picasso. Elle nous a offert la possibilité de la prolonger par un spectacle. Nous étions six, avec mon père, ma femme, ma sœur, mon frère et ma belle-sœur. Avec un éléphant, deux chevaux et quatre poneys. Je n’oublie pas non plus la piste, un cercle de treize mètres de diamètre assemblé il y a 250 ans et que nous utilisons toujours. Le contrat initial portait sur quinze jours. Finalement, nous sommes restés dix ans au Carré Thorigny!».

Philosophe autant qu’homme d’action Alexis Gruss avait fait sienne cette citation de Mahler: «La tradition, ce n’est pas le culte des cendres, mais la préservation du feu». Voici comment il l’interprétait. Infatigable, elle représentait sa boussole: «J’aime bien ces mots de Mahler, cités par Jaurès. De telle sorte que je prépare l’avenir en vivant intensément le présent. Sans arrêt, nous mettons de nouvelles choses en chantier. Si je devais juste m’arrêter un instant, je dirais simplement que je suis un père, un grand-père et un arrière-grand-père comblé. En marge d’un héritage familial, où vient se nicher le hasard dans tout cela? J’apprécie cette autre phrase: “Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito”.»

Source du contenu: www.lefigaro.fr

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