En présentant Semele, de Haendel, le Théâtre des Champs-Elysées poursuit l’exploration d’un répertoire et d’un compositeur dont il s’est fait, au fil des décennies, le représentant parisien sous la mandature de Michel Franck. Créé en 1744 sous la forme non scénique d’un oratorio chanté en anglais, l’ouvrage, qui puise aux racines mythologiques des Métamorphoses ovidiennes, est plus proche au final d’un « opéra paillard », selon les dires de Charles Jennens, futur librettiste du Messie. Il faut dire que les amours de Semele, fille du roi de Thèbes, et de Jupiter empruntent à la tragi-comédie de mœurs.
Promise au prince de Béotie, Athamas, la nymphe sera enlevée par le dieu de l’Olympe, qui en fera sa maîtresse. Mais la jeune femme aspire, elle aussi, à l’immortalité. Un stratagème trompeur de la jalouse Junon, épouse vengeresse, jettera l’ambitieuse, qui se rêve au-dessus de sa condition, dans un piège terrible : exigeant de connaître son amant sous sa forme divine, elle en essuiera au sens propre les foudres destructrices. Des cendres de Semele, littéralement consumée vive, naîtra un phénix, le dieu Bacchus.
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