Avec l’album « Nobody Loves You More », Kim Deal vogue en solitaire

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Les Dandy Warhols l’affirment. Personne n’est plus cool que Kim Deal. Le groupe californien lui a même dédié une chanson en 1997, Cool as Kim Deal. Icône rock féminine du mouvement grunge, plus accessible que l’exubérante et trash Courtney Love, moins arty que Kim Gordon de Sonic Youth, Kim Deal possède un capital de sympathie inentamé dans le milieu du rock alternatif. Si elle demeure, dans le cœur des fans, l’éternelle bassiste des Pixies (de 1986 à 1991, puis de 2004 à 2013), elle s’est ensuite brillamment émancipée avec les Breeders, le groupe qu’elle a formé adolescente avec sa sœur jumelle, Kelley, et qui rencontra le succès en 1993 avec son deuxième album, Last Splash.

Lire le récit (en 1994) : Article réservé à nos abonnés Les Breeders, raisons d’un succès

Aussi surprenant soit-il, la native de Dayton (Ohio) publie, à 63 ans, son premier album solo, Nobody Loves You More (« personne ne t’aime davantage »). Lorsque nous l’interrogeons sur cette échappée en solitaire « tardive », début octobre, dans les bureaux de son label parisien, la chaleureuse musicienne habillée en mode casual fidèle à son image décontractée, tente de rectifier : « J’ai réalisé hier que j’avais déjà sorti un album solo en 1995 sous le nom de The Amps. Différents musiciens jouent dessus, notamment le batteur Jim McPherson [Breeders], mais c’était essentiellement moi. »

Mais l’idée a fait lentement son chemin : entre 2012 et 2014, elle publie au compte-gouttes une série de singles autoproduits, passés un peu inaperçus. Après son départ des Pixies en 2013, Kim Deal retourne à Dayton s’occuper de ses parents malades. Finalement, l’idée germe d’écrire de nouvelles chansons pour un album solo. Mais le projet est repoussé suite à la reformation des Breeders, et l’enregistrement de leur cinquième album, All Nerve (2018). En juillet, la « Deal en chef », accompagnée de son aînée Kelley (guitare, chœurs), ainsi que de Josephine Wiggs (basse) et Jim McPherson (batteur), a célébré les 30 ans de Last Splash à Paris et aux Eurockéennes de Belfort.

C’est sur ce classique des années 1990 que figure leur plus grand tube, Cannonball. Récemment, Kim Deal a fait la connaissance d’une admiratrice insoupçonnée, la pop star américaine Olivia Rodrigo. En avril, les Breeders ont assuré la première partie de la chanteuse de 21 ans, lors de quatre soirées au Madison Square Garden de New York. « Nous nous sommes rencontrées en coulisses. Elle est pro et tout à fait charmante, raconte la marraine rock en imitant une moue de Lolita ingénue. Je me souviens de l’entendre s’adresser à son public et nous remercier, puis déclarer que sa vie a été différente après avoir écouté Cannonball. » Il va sans dire qu’un soutien de cette ampleur est une belle opportunité pour toucher une nouvelle génération. Pourtant, Kim Deal se montre partagée : « Les Breeders ont aussi joué en première partie des Foo Fighters, je ne pense pas pour autant que leur public a acheté nos albums. »

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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