Avec le festival OVNi, à Nice, la vidéo se déploie d’hôtels en musées et palais

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Le festival OVNi (pour Objectif Vidéo Nice) a inauguré sa dixième édition, vendredi 15 novembre. Sa naissance fut peu banale, puisqu’elle eut lieu dans un hôtel, le Windsor, un immeuble historique, mais qui a la particularité d’avoir confié la conception de ses chambres à des artistes contemporains. La propriétaire, Odile Redolfi, eut l’idée de ce festival. A l’origine pensé sur le modèle de la foire Loop de Barcelone (celle-ci se tient cette année du 19 au 21 novembre), il a rapidement évolué, d’abord en fédérant quelques hôtels proches, puis en invitant les centres culturels étrangers implantés en France à proposer des artistes de leur pays, et, enfin, en obtenant progressivement la participation d’institutions culturelles publiques ou privées de la région.

« Our Kind of People » (2010-en cours), de Bayeté Ross Smith.

Ce sont ainsi plus d’une vingtaine de lieux qui montrent de la vidéo, le plus à l’ouest étant le très remarquable Centre de la photographie de Mougins (Alpes-Maritimes), avec une impressionnante exposition de l’artiste afro-américain Bayeté Ross Smith ; au nord, la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, qui présente la vidéo réalisée par un étudiant de l’école Le Fresnoy, Alexandre Cornet – un prix a été créé à cette occasion, décerné par la Fondation Louis Roederer, qui vise à encourager les projets mêlant art et science.

A l’ouest, la Villa Ephrussi de Rothschild, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, donne la parole à Hélène Delprat, qui raconte, en film et documents, sa longue relation avec une femme remarquable qui eut plusieurs vies, résistante puis engagée dans les Forces françaises libres durant la guerre, ensuite actrice sous le nom de Nicole Stéphane, et enfin productrice et réalisatrice de cinéma, de son vrai patronyme Nicole de Rothschild (1923-2007).

Densité du réseau culturel

C’est aussi un des charmes du festival OVNi que de permettre de découvrir des lieux peu connus des amateurs d’art et de révéler la densité du réseau culturel de la Côte d’Azur. Ainsi la citadelle de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes), une ville dans la ville. Une importante restauration en cours a permis de viabiliser des espaces étonnants qui accueillent, dans le cadre de la Saison de la Lituanie en France, l’artiste Emilija Skarnulyte, laquelle a donné vie à la déesse Téthys, qui, dans la mythologie grecque, personnifiait la fécondité de la mer.

« Sunken Cities » (2021), d’Emilija Skarnulyte, à la citadelle de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). « Sunken Cities » (2021), d’Emilija Skarnulyte, à la citadelle de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

De même, si les amateurs de musique connaissent bien le palais Lascaris, qui abrite une exceptionnelle collection d’instruments anciens, la présence ponctuelle dans ses murs d’œuvres prêtées par le Musée d’art contemporain de Nice, actuellement fermé pour travaux, et d’installations de l’artiste Laurence Aëgerter peuvent attirer un autre public. Sauf que, dans ce cas précis, la vidéo n’est pas l’argument principal de l’exposition, quelques institutions s’associant à l’événement sans en épouser la thématique.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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