Pour son retour à la musique, Jennifer Lopez n’a pas lésiné sur les moyens. L’actrice, chanteuse et danseuse publie son neuvième album studio, This Is Me… Now, et un film sur Prime Video, qu’elle a produit et écrit avec le réalisateur de clips vidéo Dave Meyers. Celle que ces fans appellent affectueusement « JLo » ou « Jenny from the block » n’avait pas publié de disque depuis dix ans.
Depuis ses débuts, l’artiste née dans le Bronx, à New York, a vendu plus de 80 millions d’exemplaires de ses huit précédents disques, cumulant les carrières d’actrice et de chanteuse. Elle est également omniprésente dans les pages people des magazines pour ses histoires sentimentales plus ou moins chaotiques, de sa relation avec le producteur hip-hop Puff Daddy à son divorce d’avec le chanteur Marc Anthony, de ses fiançailles avec un joueur de base-ball à une courte romance avec le rappeur canadien Drake, pour conclure avec son tout dernier mariage, avec « l’homme de [s]a vie », l’acteur Ben Affleck.
Dans son nouvel album, composé avec Rogét Chahayed, Hit-Boy et Jeff « Gitty » Gitelman notamment, et dans This Is Me… Now. A Love Story, son film romantique, c’est justement de cela qu’il s’agit : l’amour avec un grand « A », un « A » aussi comme addiction.
Eternelle romantique
A 54 ans, « enfin casée », Jennifer Lopez se moque d’elle-même avec beaucoup de férocité et de grandiloquence. Pour son film, une comédie musicale entrecoupée de clips vidéo surchargés en effets spéciaux, elle réunit ses trois passions – la danse, le chant, le jeu d’actrice – et… ses amis. Le rappeur d’origine portoricaine Fat Joe, légende du Bronx, interprète son thérapeute, qui finit par l’envoyer aux réunions des Amoureux anonymes.
Eternelle romantique au cœur d’artichaut, persuadée que ses échecs amoureux sont provoqués par les signes astrologiques, elle leur donne une apparence humaine. L’humoriste Trevor Noah est le signe de la Balance ; l’icône féministe Jane Fonda, le Sagittaire ; le chanteur Post Malone, le Lion ; l’actrice afro-américaine Jenifer Lewis joue, elle, en double, les Gémeaux… Et, ensemble, des cieux, ils essaient d’envoyer des signes à la jeune femme, qui tantôt est sous l’emprise d’un petit ami violent, dont les disputes chorégraphiées sont très réussies, tantôt se marie en grande pompe sur l’air de Can’t Get Enough, qui sample le refrain de I’m Still in Love With You, du Jamaïcain Sean Paul.
C’est quand Jennifer Lopez évoque son passé de jeune fille ambitieuse du Bronx qu’elle est le plus touchante et le plus efficace, mêlant dans les morceaux comme To Be Yours, Mad in Love, chant R’n’B et couplet rap, scratchs et accords de piano, rappelant les productions du label Bad Boy sur Hearts and Flowers. Dès qu’elle se laisse aller à la pop et à la musique classique, comme sur le langoureux Broken Like Me, le disque comme le film s’essoufflent. Pourtant, l’auditeur et le spectateur restent en haleine, car le but de ces deux projets est bien d’écouter Jennifer Lopez raconter son mariage avec l’acteur Ben Affleck, relation dont ses fans ont déjà tout appris sur les réseaux sociaux. Peine perdue : l’acteur, lui, n’apparaît dans le film que grimé.
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