Le film Anatomie d’une chute poursuit son parcours à travers le monde : le long-métrage réalisé par Justine Triet, qui accumule les récompenses depuis sa Palme d’or à Cannes, a remporté le prix du meilleur scénario original lors de la cérémonie des Bafta, dimanche 18 février, à Londres. Malgré sept nominations, le film s’est contenté de ce seul titre ; suffisant pour entretenir les attentes de reconnaissance suprême à Los Angeles lors des Oscars, le 10 mars, où le film sera en lice dans cinq catégories.
Parti en position de force avec treize nominations, Oppenheimer, qui a rapporté près d’un milliard de dollars, a écrasé ses concurrents, à commencer par son grand rival sur les écrans cet été, Barbie, reparti bredouille. Il s’impose dans les catégories les plus prestigieuses comme meilleur film et meilleur réalisateur, une première pour Christopher Nolan qui a reçu une standing ovation, après une longue attente et de nombreux succès commerciaux (Inception, The Dark Knight) qui ne lui avaient jamais permis d’être sacré dans son pays d’origine.
Le portrait de J. Robert Oppenheimer, physicien torturé et directeur scientifique du projet Manhattan pendant la seconde guerre mondiale, l’a emporté face à Anatomie d’une chute de Justine Triet, Winter Break d’Alexander Payne, Killers of the Flower Moon de Martin Scorcese et Pauvres créatures de Yorgos Lanthimos, un résultat de bon augure avant les Oscars, pour lesquels il est à nouveau nommé treize fois. Il a été aussi distingué dans les catégories du meilleur acteur pour l’Irlandais Cillian Murphy et du meilleur acteur dans un second rôle pour Robert Downey Jr, qui reçoit son deuxième Bafta trente et un ans après son rôle dans Chaplin.
Emma Stone, meilleure actrice dans « Pauvres créatures »
Les principaux autres gagnants de la soirée organisée au Royal Festival Hall de Londres, en présence de nombreuses stars, sont Pauvres créatures de Yorgos Lanthimos, avec cinq Bafta, et La zone d’intérêt de Jonathan Glazer (trois). Pauvres créatures, « Frankestein au féminin », a notamment permis à l’actrice Emma Stone d’être sacrée meilleure actrice pour son interprétation pleine de folie de Bella Baxter, une jeune femme ramenée à la vie avec l’esprit d’un enfant par un savant fou. Le film a aussi été récompensé dans plusieurs catégories techniques comme les effets spéciaux, les costumes ou le maquillage.
La zone d’intérêt, film glaçant du cinéaste britannique Jonathan Glazer en allemand sur le quotidien de la famille du commandant du camp d’extermination nazi d’Auschwitz et lauréat du Grand prix cannois, repart avec trois prix, réalisant l’exploit de recevoir à la fois le Bafta du meilleur film britannique et celui du meilleur film en langue étrangère. Da’Vine Joy Randolph a été sacrée meilleur actrice dans un second rôle pour Winter Break, conte de Noël attendrissant dans une université américaine.
Le prix du meilleur documentaire est revenu à 20 jours à Marioupol qui relate l’arrivée de la guerre dans une ville ukrainienne devenue le lieu de l’une des batailles les plus sanglantes de l’invasion russe. Le Garçon et le Héron, nouveau film de Hayao Miyazaki, a reçu le prix du meilleur film d’animation, une première pour le réalisateur de Princesse Mononoké ou Le Voyage de Chihiro.
Habitué de l’événement, le prince William, qui ne s’est exprimé publiquement qu’une seule fois depuis l’annonce du cancer de son père, le roi Charles III, était aussi présent et devait rencontrer plusieurs des lauréats en sa qualité de président des Bafta. Son épouse Kate était toujours convalescente après son opération de l’abdomen en janvier.
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