Comme tous les volets qui scandent la plus léonine des sagas Disney, Mufasa. Le Roi Lion creuse la question, ô combien sensible pour le jeune public auquel il s’adresse, de l’abandon parental. Il se trouve que c’est un thème cher à son réalisateur. Avant d’être oscarisé pour son deuxième long-métrage, Moonlight (2017), Barry Jenkins a grandi loin de ses parents biologiques : son père est mort lorsqu’il n’avait que 12 ans, tandis que sa mère souffrait d’addictions diverses. De passage à Paris fin novembre, le cinéaste afro-américain, aujourd’hui âgé de 45 ans, revient sur ce troublant jeu de miroirs.
Avez-vous pensé à votre propre enfance en réalisant ce film ?
Parfois, en tant qu’artiste, on se plonge dans le travail comme dans un refuge. Ce n’est qu’après avoir réalisé la moitié du film que j’ai pris conscience qu’il faisait écho à ma propre vie. J’ai grandi dans un milieu où il était inenvisageable de remporter, un jour, un Oscar. L’enfance de Mufasa, de même, n’aurait pas dû le conduire sur un trône. J’en ai parlé aux acteurs : étant donné nos origines, nous autres sommes destinés à vivre dans le présent.
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