Cérémonie des César : un appel à manifester devant l’Olympia pour briser «le silence» sur les violences

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Le 28 février 2020, devant la salle Pleyel où se déroulait la 45e cérémonie des César, une mobilisation d’ampleur avait eu lieu pour protester contre la mise à l’honneur de Roman Polanski, accusé de viols par douze femmes.
LUCAS BARIOULET / AFP

Plusieurs organisations représentatives, dont la CGT Spectacle, entendent appuyer la parole des victimes présumées en marge de la cérémonie.

Se faire entendre, coûte que coûte. Comme pour la cérémonie des César de 2020, une manifestation contre les violences sexuelles faites aux femmes est annoncée à proximité de l’Olympia où se déroule vendredi la grande soirée du cinéma français.

L’appel a été lancé mercredi, via un communiqué, par la CGT Spectacle qui souhaite un rassemblement sous le slogan «Les violences, les silences, ça suffit !». Cette manifestation «fait suite aux différentes prises de paroles de Judith Godrèche et celles concernant l’affaire Depardieu», explique Salomé Gadafi, secrétaire générale adjointe à la CGT Spectacle. «Cette année est particulièrement importante pour qu’une prise de parole soit faite à proximité du lieu des Césars.»

Ces derniers mois, le cinéma français a été secoué par de multiples affaires. L’acteur Gérard Depardieu est accusé par une dizaine de femmes d’agressions sexuelles et visé par deux plaintes pour viol. L’actrice Judith Godrèche a pris la parole et porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon. Plusieurs actrices, dont Isild Le Besco, ont ajouté leur témoignage à celui de Godrèche. Sofiane Bennacer, révélation du dernier film de Valeria Bruni-Tedeschi, Les Amandiers, est toujours sous le coup d’une mise en examen pour des faits de viols présumés sur deux anciennes compagnes et pour des violences sur une troisième. L’acteur et réalisateur Samuel Theis, à l’affiche d’Anatomie d’une chute , est lui accusé de viol par un technicien sur le tournage d’un film qu’il réalisait l’été dernier. Quant à Dominique Boutonnat, le président du CNC, organisme censé œuvrer contre ces violences, il a été renouvelé à son poste par l’État malgré une affaire, pas encore jugée, d’agression sexuelle présumée sur son filleul de 21 ans.

«Cela fait un moment que ces faits sont dénoncés. Ils ont mis du temps à être entendu. Il faut maintenant se mobiliser pour faire en sorte que ça n’arrive plus», estime Salomé Gadafi. Ce qu’elle regrette, «c’est que ses femmes soient deux fois victimes», une première fois pendant les faits, et une seconde fois lorsqu’elles prennent la parole : «Elles se retrouvent isolées et risquent leur travail.»

Pour cette manifestation, prévue boulevard des Capucines, en accord avec la préfecture de police de Paris, la CGT Spectacle sera accompagnée par d’autres d’autres fédérations syndicales tels que le Collectif 50/50 ou la Société des réalisatrices et réalisateurs français (SRF).

À la différence de 2020, cérémonie pour laquelle Roman Polanski était en lice, aucun prétendant à un César 2024 ne fait l’objet d’une poursuite judiciaire pour agression ou violence faites aux femmes. Salomé Gadafi affirme dès lors que la mobilisation «ne sera pas contre la cérémonie» mais viendra appuyer le message des femmes qui ont déjà libéré leur parole.


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