Contrairement aux usages, l’Elysée n’avait pas salué la palme d’or d’Anatomie d’une chute. Au lendemain des Oscars, le président célèbre une «fierté française».
Le président Emmanuel Macron, qui n’avait pas félicité Justine Triet après sa palme d’or en mai à Cannes et son discours très critique sur la politique du «gouvernement néo-libéral», l’a fait lundi pour son Oscar du meilleur scénario obtenu pour Anatomie d’une chute à Los Angeles. «Anatomie d’un triomphe : palme d’or, César et Oscar du meilleur scénario original. Félicitations à Justine Triet et à son équipe. Fierté française !», a écrit le président de la République sur X, publiant également le message en anglais.
Le film de la cinéaste de 45 ans était en lice pour cinq Oscars mais pas pour celui du meilleur film étranger, la France ne l’ayant pas présenté officiellement dans cette catégorie. Il a finalement remporté la statuette du meilleur scénario, couronnant un parcours hors du commun commencé à Cannes.
À lire aussiAnatomie d’une chute remporte l’Oscar du meilleur scénario original
«La marchandisation de la culture»
En mai, Justine Triet était devenue, avec ce film, la troisième réalisatrice de l’Histoire à décrocher une Palme d’or et avait profité de la tribune cannoise pour dénoncer le «pouvoir dominateur, de plus en plus décomplexé» du chef de l’État et de son gouvernement. Elle avait accusé l’exécutif d’avoir «nié de façon choquante» la protestation contre la réforme des retraites à l’hiver 2023. «Cette contestation a été niée, et réprimée de façon choquante. Et ce schéma de pouvoir dominateur de plus en plus décomplexé éclate dans plusieurs domaines : socialement, mais aussi dans toutes les autres sphères de la société, et le cinéma n’y échappe pas, avait-elle dénoncé. La marchandisation de la culture que le gouvernement néo-libéral défend est en train de casser l’exception culturelle française. Ce prix, je le dédie à toutes les jeunes réalisatrices, à tous les jeunes réalisateurs, et même à ceux qui aujourd’hui n’arrivent pas à tourner.»
Le président Macron, contrairement aux usages, n’avait pas fait part de ses félicitations et la ministre de la Culture de l’époque, Rima Abdul Malak, s’était dite «estomaquée» par son discours. Emmanuel Macron avait finalement félicité la réalisatrice en janvier, à l’occasion des deux Golden Globes remportés par le film. Justine Triet a ensuite également fait carton plein aux César, avec six distinctions dont celles du meilleur film et de la meilleure réalisation.
Source du contenu: www.lefigaro.fr