« Enterrement de vie de garçon », sur Canal+ : un seul être vous manque, et tout est déglingué

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CANAL+ – À LA DEMANDE – MINISÉRIE

Quatre épisodes de vingt minutes, c’est à peine de quoi faire un long-métrage. Ce reproche est aussi un compliment. Enterrement de vie de garçon est comme une esquisse qui donne envie de passer beaucoup plus de temps avec ce Club des cinq exclusivement masculin, qui, en une nuit, essaie d’appréhender la catastrophe qui a frappé le groupe. En quatre étapes – une boîte de nuit où des femmes viennent danser sur les genoux des clients ; un hôpital où la maternité est à deux pas des urgences ; une maison de famille perdue dans la forêt ; et, logiquement, un cimetière –, le quintette endeuillé se contorsionne au seuil de l’âge adulte (et celui des interprètes permet de constater que cette étape est de plus en plus tardive pour le mâle de l’espèce).

La brièveté du format évite de se poser trop de questions sur la manière dont s’est constituée cette petite bande. Elle réunit un Québécois atteint de logorrhée (Adib Alkhalidey) ; un joli garçon qui entretient sa part de mystère (Panayotis Pascot) ; un beau parleur dont la certitude d’avoir toujours raison est sans cesse ébranlée (Fary) ; un type sérieux qui essaie de toutes ses forces d’être bien sous tous rapports (Jason Brokerss). Ces quatre-là traînent un boulet, un mec incontrôlable qui leur sert de bouffon et de défouloir (Guillermo Guiz qui, si l’on file un moment la métaphore du Club des cinq, serait Dagobert, le chien).

Pendant quelques minutes, on pourrait presque croire qu’ils disent adieu au célibat de l’un des leurs. Mais, dès le premier épisode, on comprend qu’ils font l’apprentissage du deuil, et que le terme d’« enterrement » est à prendre au pied de la lettre. Ce contre-chant funèbre donne de la texture à un récit qui emprunte beaucoup au stand-up, dont sont issus les interprètes.

Comique d’observation et burlesque

Les personnages sont dessinés dès leurs premières répliques, et celles-ci s’enchaînent au long de dialogues qui tricotent le comique d’observation et le burlesque. Il n’empêche, chaque acteur sait imposer sa présence à l’écran, face aux partenaires qui se succèdent sur un épisode. La tâche de ceux-ci n’est pas aisée. Faustine Koziel s’en tire en danseuse de boîte sordide, mais, lorsque arrive le moment le plus périlleux de l’irruption des amis dans la demeure des parents de celui qui leur manque, les maîtres des lieux – Thibault de Montalembert et Pascale Arbillot – peinent, malgré leur métier et leur talent, à trouver leur place dans la danse macabre des jeunes gens.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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