Le rappeur Didi B chante le quotidien de la jeunesse ivoirienne

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Jeudi 15 février au soir, peu de passants parisiens savaient qui était ce Didi B dont le nom s’affichait en lettres rouges sur la façade de l’Olympia. La salle du boulevard des Capucines, à Paris, était pourtant bondée. Quatre jours après la victoire des Elephants à la Coupe d’Afrique des nations (CAN), la communauté ivoirienne fêtait une autre réussite, celle du « rap ivoire ». Une tendance musicale venue d’Abidjan, où beats hip-hop se mêlent aux rythmes traditionnels, et où les rappeurs racontent en nouchi, l’argot local, le quotidien de la jeunesse ivoirienne, entre consommation excessive de Calao, une boisson dorénavant interdite à la vente, et envie folle de faire la fête et de relever la tête.

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Didi B est l’un de ses leaders avec ses tubes Chérie Coco, Depuis que j’ai l’argent, Aïcha… Et, comme il est le premier rappeur ivoirien à remplir une salle parisienne, il a enregistré un disque, Before Olympia, publié quelques jours plus tôt.

Arrivés avec plus d’une heure de retard à son concert, les musiciens de Didi B font leur entrée sur scène au son d’une corne de brume typique des stades de foot. Le guitariste, le bassiste, le batteur, le claviériste et le DJ sont tous habillés du maillot orange de l’équipe nationale de football de la Côte d’Ivoire. D’un seul élan, la salle entonne L’Abidjanaise, l’hymne national, sur un groove des plus étonnants.

La chanteuse Aya Nakamura en profite pour se glisser au premier rang avec ses amis, et la nouvelle vedette du R’n’B français Lyna Mahyem et ses producteurs font de même, quelques plus fauteuils plus loin. Plus tard, sur scène, ce sera aussi un défilé de vedettes du rap français : Franglish, Kerchak… Tous sont venus célébrer le premier concert à l’Olympia du champion du rap ivoire, qui déboule sur scène, vêtu en shogun japonais. Dans ses bagages, il a amené son ami Tam Sir, producteur du génial Coup du marteau, danse et musique qui ont rythmé les gradins lors des matchs de la CAN.

Soigner le jeu de scène

Après le zouglou, au début des années 1990, qui a connu son apogée avec le 1er gaou de Magic System, le coupé-décalé dans les années 2000 et son légendaire DJ Arafat, Didi B inonde désormais les ondes et les réseaux de son rap ivoire. De son vrai nom Bassa Zérehoué Diyilem, 31 ans, le rappeur a d’abord été membre, avec ses cousins, du groupe Kiff No Beat, version ivoirienne de la pop afro nigériane – « du rap sur du coupé-décalé », précise-t-il quelques heures avant son concert. En solo, il se concentre sur son flow et propose à la scène locale, très souterraine, une feuille de route pour sortir le rap ivoirien des maquis, des petits bars et clubs de Yopougon.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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