Nos quatre séries de la semaine : « The Sympathizer », « Sugar », « Latecomers », « Knok »

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LA LISTE DE LA MATINALE

On voudrait un menu comme celui-ci chaque semaine. De l’adaptation à renfort de stars et de décors d’époque d’un roman prestigieux aux surprises modestes mais irrésistibles venues d’Australie ou de France, on couvre presque tout le registre qui est aujourd’hui celui des séries.

« The Sympathizer » : de Saïgon à Los Angeles, une guerre sans fin

Pour donner chair au prodigieux roman de Viet Thanh Nguyen, les créateurs de la série, le cinéaste coréen Park Chan-wook et l’acteur et réalisateur canadien Don McKellar ont eu un trait de génie. The Sympathizer raconte l’histoire d’un métis de mère vietnamienne et de père français, qui, traversant les guerres qui convulsent son pays maternel, devient un agent double ; il a infiltré les services sud-vietnamiens pour le compte du Nord, avant de s’exiler, sur ordre, aux Etats-Unis afin de surveiller les exilés qui ont quitté le Vietnam après la chute de Saïgon.

Cet homme aux multiples visages est incarné par un acteur, Hoa Xuande, séduisant, machiavélique et vulnérable, entouré de seconds rôles qui font vivre cette communauté qui vacille entre l’espoir d’un invraisemblable retour et la tentation de l’assimilation. En face, l’allié et ennemi – et c’est là l’idée de génie – ne présente qu’un seul visage, celui de Robert Downey Jr, qui incarne tous les avatars des Etats-Unis, défaits et néanmoins triomphants – agent de la CIA, universitaire, politicien, cinéaste. La richesse du roman se déploie à travers le temps et l’océan Pacifique, pour tisser une tapisserie horrifique et fascinante. T. S.

Série créée par Park Chan-wook et Don McKellar d’après le roman de Viet Thanh Nguyen, avec Hoa Xuande, Robert Downey Jr, Fred Nguyen Khan (Etats-Unis, 2024, 7 × 60 minutes), Pass Warner via Prime Video, un épisode le lundi à partir du 15 avril.

« Sugar » : Colin Farrell dans les habits d’un « privé » cinéphile

Belle bagnole, beaux costumes, belle gueule : John Sugar (Colin Farrell) vit dans un film. Féru de classiques hollywoodiens, il cultive une élégance anachronique, y compris dans l’exercice de son métier de détective privé. Ce n’est pas pour déplaire au grand producteur Jonathan Siegel, qui fait appel à ses services pour retrouver la trace d’Olivia, sa petite-fille disparue. Accompagné par Melanie (Amy Ryan), l’ancienne belle-mère d’Olivia, rock star déclassée qui tente de rompre avec l’alcool, Sugar démine un à un les secrets inavouables de cette grande famille du cinéma, en même temps qu’il se heurte à la frilosité de sa hiérarchie vis-à-vis de cette enquête, qui semble gêner.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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