« Par-delà les montagnes » : une naïve ode à la liberté

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L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

Après le très beau Mon cher enfant (2018), le cinéaste tunisien Mohamed Ben Attia s’immisce de nouveau dans les profondeurs d’une relation filiale. Après un séjour de quatre ans en prison pour avoir saccagé son lieu de travail, Rafik (Majd Mastoura) retrouve sa liberté avec une idée en tête : il se rend chez son ex-épouse et kidnappe leur fils. C’est loin, très loin de la société et du réalisme social que s’entame alors un road-movie le long d’une chaîne de montagnes tunisiennes.

Par-delà les montagnes s’épure à mesure qu’il progresse, prenant finalement des allures de parabole : un berger abandonne son troupeau pour rejoindre le père et son fils ; Rafik, aux allures de prophète, se découvre un superpouvoir. Un dernier mouvement nous rapproche du thriller, mais il manque à ces mutations successives le sentiment d’une nécessité : le récit semble naviguer à vue et dissémine ses symboles sans que l’on sache très bien ce qu’ils viennent symboliser. Ou à l’inverse, on le devine trop bien : le film figure une ode à la liberté, loin des déterminismes de la vie en société, mais qui s’exécute dans un jeu d’oppositions un peu naïf : ville/campagne, prison/envol. Par son imprécision, le conte finit par perdre de vue le réel qu’il était censé représenter.

Film tunisien de Mohamed Ben Attia. Avec Majd Mastoura, Walid Bouchhioua, Samer Bisharat (1 h 38).

Source du contenu: www.lemonde.fr

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