- Georg Friedrich Haendel
Alcina
Magdalena Kozena, Erin Morley, Anna Bonitatibus, Elizabeth DeShong, Valerio Contaldo, Alois Mühlbacher, Alex Rosen, Les Musiciens du Louvre, Marc Minkowski (direction).
Après Ariodante et Giulio Cesare, toujours au sommet de la discographie, Marc Minkowski prouve, une nouvelle fois, avec Alcina, qu’il possède non seulement son Haendel sur le bout de la baguette, mais qu’il a trouvé dans cette musique un pays où vivre. Le Français, grand amoureux des voix, n’a pas son pareil pour galvaniser des chanteurs choisis avec un soin jaloux. A commencer par le rôle-titre, confié à une Magdalena Kozena superlative, dont l’irréprochable technique couplée à une expressivité ardente parent la magicienne amoureuse puis blessée d’une palette étourdissante. A ses côtés, le Ruggiero belcantiste d’Anna Bonitatibus, entre rage et poésie, la Morgana subtile et puissante d’Erin Morley, la Bradamante contrastée d’Elizabeth DeShong et l’Oronte tendre et virtuose de Valerio Contaldo. Emmenés par l’irrésistible battue de leur chef, Les Musiciens du Louvre livrent une partition de haut vol, que ce soit dans des récitatifs au cœur battant, des airs ciselés dans la chair de l’âme, ou la volte enivrante des danses. Marie-Aude Roux
- Alain Fourchotte
Cordes tressées
Œuvres d’Alain Fourchotte, par Saskia Lethiec (violon), Pierre-Olivier Queyras (violon), Vinciane Béranger (alto), David Louwerse (violoncelle) et Jérôme Granjon (piano).
Né à Nice en 1943, Alain Fourchotte n’est pas un compositeur dont on voit souvent le nom à l’affiche des concerts. Sans doute parce que sa musique, écrite sous l’égide du postsérialisme, semble poursuivre l’exploration d’une voie que la plupart de ses pairs ont abandonnée. Pourtant, ce disque prouve qu’elle ne l’a pas conduit dans une impasse. Défendues par des interprètes de grande classe, les quatre œuvres de ce programme couvrant une grosse décennie (2000-2011) relèvent d’une sorte d’abstraction lyrique qui combine rigueur de l’écriture et fantaisie du geste. Adagio e poi…, trio à cordes d’une concentration toute webernienne, multiplie les changements de perspective, tandis que les très plastiques Espoirs (duo pour violon et piano aux inflexions bouléziennes) jouent habilement avec la densité. Moins séduisants, le Quatuor à cordes nᵒ 3 et le Freundlich Trio témoignent toutefois de la capacité d’Alain Fourchotte à se renouveler dans un domaine esthétique relativement étroit. Pierre Gervasoni
Triton-Hortus/UVM.
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