CRITIQUE – Sur fond de roman de formation, une évocation haute en couleur de l’Islande.
Mauvaise idée! Eilifur a quitté son foyer avant Noël pour aller chercher de la farine, mais, au retour, sa ferme a disparu sous une avalanche. Un meuglement l’avertit qu’il y a une survivante, sa vache. Dessous, son petit Gestur. Par ce sauvetage improbable d’une vache soutenant sur son dos l’étable entière tandis qu’un garçonnet tète à son pis commence l’épais et formidable roman de Hallgrimur Helgason. Tout en relatant la jeunesse de Gestur, Soixante kilos de soleil raconte l’histoire de l’Islande, une nation à la pauvreté choquante en cette toute fin du XIXe siècle, et qui va soudainement s’extirper du Moyen Âge lorsque les harengs viendront frétiller à ses côtes.
Petite, certes, mais «à l’infatigable optimisme», note l’auteur au sujet de cette nation qui «se contente d’affronter une tempête à la fois et imagine toujours que le temps finira par se lever». Il en faut, de l’optimisme, pour y survivre. Eilifur en sait quelque chose, qui peste contre le sol gelé de son «pays maudit» alors…
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