Aéronautique : Limatech recourt au financement participatif pour développer ses batteries

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« C’est très bien parti : en l’espace de deux semaines, 200 personnes se sont déjà engagées à nous apporter 540 000 euros. » Depuis qu’elle a lancé cette collecte de fonds sur Internet, Florence Robin consulte régulièrement son smartphone pour en suivre la progression, comme en ce mercredi 21 février. C’est la deuxième fois que la cofondatrice de Limatech, une start-up dont le siège se trouve à Toulouse et qui fabrique à Grenoble des batteries au lithium pour l’aéronautique, procède à du financement participatif.

Une opération analogue avait été lancée en 2019, quatre ans après la création de l’entreprise, pour assurer son lancement. Celle en cours vise à accélérer la production de batteries. Elle fait partie d’une levée de fonds globale de 20 millions d’euros – moitié d’origine publique, moitié d’origine privée – avec des investisseurs, des fonds familiaux et, dans une moindre mesure, du crowdfunding.

« Nous avons livré nos premières batteries à des clients lundi [19 février] », apprécie cette dirigeante de 36 ans, qui a cofondé l’entreprise avec Maxime Di Meglio, son actuel directeur général. Elle a été ensuite rejointe par deux associés, Luc Pouyadou pour la technique et Aurélien Gilbert pour la finance. « Sept ans et demi pour développer un nouveau produit dans l’aéronautique, obtenir toutes les certifications de sécurité et le mettre sur le marché, c’est très rapide », se félicite ce dernier.

La jeune pousse a conçu une batterie au lithium dotée d’une électronique sophistiquée, qui la rend plus fiable et lui permet de durer plus longtemps que les modèles concurrents. Elle a aussi pour particularité, avec ses 7 kilos, d’être trois fois plus légère. « Son installation permettait une réduction de poids de 120 kilos pour un Airbus A320 et de 25 kilos pour un hélicoptère, détaille Florence Robin. Cet allègement diminue donc les émissions de CO2 des appareils. »

Soutien de Bpifrance et de l’Union européenne

L’objectif est de produire 500 batteries par an et d’augmenter la cadence pour atteindre les 30 000 exemplaires en 2028. Pour cela, le site de Grenoble est en cours d’extension. Un agrandissement qui coûte 10 millions d’euros, en partie financé par l’appel à projets « Première usine » du plan France 2030. Mais la compétition est rude sur ce marché mondial de 120 000 batteries par an que se partagent pour l’heure six grands groupes : cinq américains et le français Saft, filiale de TotalEnergies.

« Nous avons pour avantage de n’être que deux, avec l’américain True Blue Power, à utiliser le lithium », affirme M. Robin, les autres fabricants ayant recours au nickel-cadmium ou au plomb. La start-up de 30 salariés est confortée par le soutien de Bpifrance et de l’Union européenne, au nom de la souveraineté économique du Vieux Continent.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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