Afrique économie – Centrafrique: reprise économique à Mbaïki après la réouverture de la station-service

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En Centrafrique, après la crise militaro-politique de 2013, la plupart des stations-service ont été pillées et détruites dans presque toutes les grandes villes du pays. À Mbaïki, à 105 km au sud-ouest de la capitale, la station avait repris du service, mais était de nouveau à l’arrêt depuis 2020 suite à la tentative de coup d’État de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Après des années d’inactivités dans cette ville, la société TAMOIL RCA qui a racheté en avril dernier les activités de TotalEnergies a rouvert sa station de Mbaïki. Cette reprise permet non seulement de combler les besoins des consommateurs en produits pétroliers, mais aussi de relancer les activités socio-économiques de cette grande préfecture qui reposent sur le carburant.

De notre envoyé spécial à Mbaïki,

Au marché central de Mbaïki, il est 10h et c’est l’heure de pointe. Dans une allée du marché, difficile d’entendre autre chose que le bruit des moteurs des moulins. Une dizaine de machines transforment manioc, patate douce, taro et igname, en farines.

Saturnin Debona est le propriétaire de trois moulins. « À Mbaïki, tout le monde salue la réouverture de cette station-service. Nous avons enfin du carburant de bonne qualité et à bas prix, s’enthousiasme le jeune entrepreneur. J’achète le litre à 1 100 francs CFA et je fais 100 % de bénéfice. Chaque jour, j’utilise 10 litres pour mes activités. Pour un litre consommé, ma farine rapporte 3 500 francs CFA. »

Dans sa robe pagne, Geneviève, une commerçante, patiente dans la queue avec deux cuvettes de manioc. « J’ai emprunté un taxi-moto à 250 francs CFA pour apporter mes maniocs ici. C’est très abordable par ce que dans les mois passés, je payais le double », détaille-t-elle.

La remise en service de la station a permis de faire revenir le carburant en quantité importante et sur le marché légal. Conséquence : le coût du transport a baissé de moitié dans la ville. Les ateliers de soudure, les petites salles de cinéma, les centres de formations professionnelles, les agences multimédias et les administrations qui fonctionnent avec des groupes électrogènes peuvent désormais se ravitailler plus facilement.

Un prix du litre identique à la capitale

Dans son atelier de menuiserie du quartier Bombolet, Alain Sindo a le sourire aux lèvres : « Depuis quatre ans, on se ravitaille au Congo ou au Cameroun, deux pays proches de Mbaïki. Nous utilisons des groupes électrogènes parce qu’il n’y a pas d’autre source d’énergie. Le litre coûtait 1 500 francs CFA partout dans la ville et il était rare. Maintenant que le carburant est abondant, nous travaillons sans cesse, nous avons beaucoup de commandes. »

La station-service se trouve dans le centre-ville, un endroit accessible et sécurisé. La reprise des activités a attiré de nombreux clients. Deux camions-citernes en provenance de Bangui sont déjà venus réapprovisionner le point de vente.

« Actuellement, nous avons 13 000 litres de gasoil et 13 000 litres de super. On ouvre ici à 5h et on ferme à 17h, précise Narcisse Lezin, un pompiste. Il y a des gens qui viennent des villages environnants à l’exemple de Bangandou, Mongoumba, Moukoko et autres pour se ravitailler. » Ici, on achète le carburant au même prix que dans la capitale. Le litre de super est à 1100 francs CFA et le litre de Gasoil à 1350 francs CFA.

La réouverture de la station-service est une bouffée d’air pour la localité. Cependant, les autorités sensibilisent les habitants de Mbaïki sur les potentiels actes de vandalisme qui pourraient nuire à ce nouvel élan économique.

Source du contenu: www.rfi.fr

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