Afrique économie – Comment aider les petites et moyennes entreprises africaines à se financer?

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Un des grands défis des petites et moyennes entreprises (PME) africaines est leur accès au financement, si elles veulent perdurer et croître. L’Afrique francophone est particulièrement lésée : 98% des financements privés vont vers l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte et le Kenya. Le recours direct au système bancaire classique étant quasi-impossible, des sociétés et des fonds d’investissement proposent des solutions pour accompagner ces PME.

Idrissa Diabira le sait bien, lui qui a dirigé l’Agence de développement et d’encadrement des PME du Sénégal : un des premiers obstacles au financement des petites entreprises, même les plus prometteuses, est l’absence d’information à fournir aux banques. « On a 3% simplement des entreprises au Sénégal qui ont des états financiers. C’est-à-dire que l’entreprise ne sait pas quel est son état de santé. À plus forte raison, ceux qui ont vocation à faire du deal avec l’entreprise, comme les institutions financières, les grands comptes, les grandes entreprises, ne peuvent pas non plus avoir d’informations sur cette entreprise », explique-t-il.

Accompagner pour miser sur la durée

Des systèmes d’information juridique se développent pour les PME d’Afrique francophone. Mais en attendant qu’elles aient la confiance des banques, le capital investissement vient à la rescousse. Fonds d’investissement à impact social et environnemental, Ring Africa est, depuis mars 2024, actionnaire minoritaire d’une vingtaine de petites sociétés innovantes, de la Côte d’Ivoire au Sénégal, et les aide à se structurer.

« Nous n’apportons pas que des fonds, mais nous apportons aussi un accompagnement, explique sa présidente Elisabeth Moreno. Nous avons créé un partenariat avec Mstudio, basé en Côte d’Ivoire. Ils vont coacher, mentorer ces jeunes structures. Parce que vous pouvez avoir la plus belle idée du monde, si vous ne savez pas diriger une entreprise, faire un bilan, recruter, faire plan marketing, vous ne tenez pas dans la durée. Et nous, on veut miser sur la durée ».

Comprendre le cycle de fonctionnement

Autre solution : passer par une société d’investissement qui connaît parfaitement l’activité. Birimian Ventures finance les marques africaines de mode et de création qui effraient les banques classiques. « Que ce soit les banquiers, les capital-investisseurs, ils vous diront tous qu’investir dans la création et la culture, investir dans l’art, c’est risqué, observe sa dirigeante Laureen Kouassi Olsson. Nous arrivons à démontrer que non. Pour le peu que nous comprenions tous le cycle de fonctionnement de ce type de société particulière, nous apportons des crédits renouvelables qui permettent aux entrepreneurs créatifs et aux sociétés créatives de financer leurs collections, l’achat de matières, de différents entrants pour leur production. »

Avec 27 sociétés dans son portefeuille, Birimian Ventures est en train de faire école. Un guichet unique pour financer les entrepreneurs culturels et créatifs a vu le jour en Côte d’Ivoire et devrait se déployer ailleurs en Afrique francophone.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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