Afrique économie – En Centrafrique, le défi du développement du secteur privé

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Le secteur privé centrafricain peine toujours à se développer. Le pays peine à attirer les investisseurs. Beaucoup d’activités et initiatives se font dans le domaine informel et ne contribuent donc pas directement aux ressources de l’État. Pourtant, pour le Groupement interprofessionnel de Centrafrique (GICA), le développement du pays passera nécessairement par l’essor du secteur privé.

Encourager les petites et moyennes entreprises (PME), voici l’un des objectifs que s’est donné le GICA, l’une des deux associations patronales du pays qui compte une cinquantaine de membres. Pour lui, le développement économique de la Centrafrique passera par les PME. « Le seul vecteur de croissance, pour nous, ce sont les PME », met en avant Jonathan Nouganga, trésorier général de l’organisation.

« Je prends un exemple des entreprises de téléphonie mobile, leur vecteur de croissance se situe sur des services de valeur ajoutée. Mais en termes d’abonnements ou d’abonnés, ils ne pourront pas croître beaucoup plus d’une année sur l’autre, argumente-t-il. Par contre, une PME peut facilement doubler, tripler son chiffre d’affaires selon qu’elle obtient des marchés, selon qu’elle se formalise, selon qu’elle est pérenne dans le temps. »

Pour Jonathan Nouganga, l’enjeu n’est pas la simple bonne santé du patronat. « Bien entendu, il y a un patriotisme, insiste-t-il. Plus il y a d’entreprises, plus le tissu économique est formel et important, plus on donne les moyens au gouvernement de pouvoir réaliser ses objectifs et de réaliser les investissements structurels nécessaires. Pour cela, il faut un secteur privé fort et surtout formalisé. »

Défis structurels et manque de confiance

Pour encourager le développement des entreprises, le GICA travaille surtout à faire entendre la voix des entrepreneurs. « On se dit que plus on est à partager les mêmes problématiques, plus facilement on pourra trouver de solutions », déclare le trésorier de l’organisation. « Et le GICA a aussi un représentant au niveau du guichet unique de formalités des entreprises. Donc forcément, les problématiques de ces administrations aussi nous sont remontées. On essaie d’être une plateforme de discussion. On croit au dialogue public-privé, on croit que le GICA peut contribuer au plaidoyer de toutes ces petites PME », poursuit-il.

Des problématiques dont les autorités se disent être bien conscientes. Jean-Baptiste Koba est le ministre conseiller aux Investissements de la présidence. « Motiver les investissements, c’est rassurer et créer un climat des affaires pro-business et qui puisse redonner confiance, donc, à une communauté d’investisseurs qui, très souvent, préfère investir dans d’autres pays où le cadre est effectivement plus favorable », déclare-t-il. Un des plus gros écueils en Centrafrique : le climat des affaires. « Il nous faut impérativement l’améliorer, concède-t-il. Nous devons rassurer la communauté des investisseurs sur le plan judiciaire. Nous voulons plus de quiétude, plus de sécurité. Dans le respect des contrats, dans les procédures par exemple de licenciement. »

Une loi sur le climat des affaires attend depuis plusieurs années d’être votée au Parlement. Dans un récent mémorandum, le GICA souligne également les défis structurels rencontrés par les entrepreneurs tels que la disponibilité et le coût du carburant, les questions énergétiques de manière générale ou encore la qualité des infrastructures.

Source du contenu: www.rfi.fr

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