Le Congo-Brazzaville accueillait, la semaine dernière, la deuxième édition de la Foire internationale de l’artisanat du Congo (FIAC). L’occasion est donnée aux artisans venus du Congo et de toute l’Afrique d’échanger et de faire des affaires, bien que le secteur soit encore trop peu valorisé dans les économies nationales.
De notre correspondant à Brazzaville,
Wilfried Itoua, Congolais de 44 ans, est venu exposer ses produits artisanaux à même le sol, près du monument érigé en souvenir de l’ancien explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza. Le site, en plein centre-ville, abrite la foire internationale de l’artisanat du Congo. Wilfried propose essentiellement des produits fabriqués avec de la paille tirée de la savane congolaise.
« Les objets qui se trouvent ici, ce sont des bancs, des accessoires pour les femmes, des paniers et une lampe luciole, une lampe africaine faite de paille », détaille l’artisan.
À quelques mètres de là, la Tchadienne Chantal Matteul expose divers produits dont ceux fabriqués à partir du chebet, un végétal qui fait pousser les cheveux des femmes. « On est venus représenter le Tchad avec tout ce que les artisans tchadiens font, en commençant par les tissus teintés, les tissus artisanaux, les produits capillaires faits à base de chebet et de beurre de karité, témoigne-t-elle. En dehors de faire des affaires, nous sommes venues montrer notre talent. »
Défis des statistiques et de la protection des artisans
Sur le continent, l’artisanat englobe à lui seul plus de 200 métiers. Cependant, pour mieux l’encadrer, de nombreux défis sont à relever, selon Jacqueline Lydia Mikolo, la ministre congolaise en charge du secteur. « Nous avons un défi à relever pour la propriété intellectuelle de nos œuvres artisanales, nous avons un défi à relever en matière de financement de nos artisans », met-elle en avant.
Autre défi : celui de la protection des travailleurs du secteur, notamment en ce qui concerne la sécurité sociale, l’assurance maladie. Une nécessité « pour protéger nos artisans afin qu’ils puissent produire sereinement pour nos populations », insiste la ministre.
Reconnu comme un secteur porteur de croissance et pourvoyeur d’emplois, l’artisanat africain manque pourtant d’études statistiques fiables. « Peu d’études existent sur la véritable contribution de l’artisanat dans le PIB de nos pays », regrette Moussa Moïse Sylla, ministre de la Guinée Conakry en charge de l’artisanat. « Si des études sérieuses sont faites, vous vous rendrez compte qu’après le secteur de l’agriculture, le secteur de l’artisanat est celui qui emploie le plus de main d’œuvre », estime-t-il. Rendez-vous biennal, la Foire internationale de l’artisanat a regroupé au moins 2 000 participants cette année.
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