Afrique économie – Le gin kényan: de l’alcool haut de gamme 100% africain

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Faire un gin haut de gamme uniquement avec des produits du continent africain, c’est le pari de Procera depuis Nairobi. C’est en réalisant qu’ils buvaient du gin fabriqué en Angleterre, mais avec des ingrédients produits en Afrique, que les deux fondateurs ont eu l’idée de lancer leur propre distillerie dans le pays. 

De notre correspondante à Nairobi,

Du gin s’écoule de la machine à distiller. C’est ici, dans un hangar en bordure de Nairobi, que Procera fabrique son alcool, sous la supervision de John Kioko, le maître distillateur. « Là, c’est du concentré, nous sommes en train de distiller un de nos gins, le Blue dot. Pour l’obtenir, nous faisons macérer tous les ingrédients végétaux moulus en les mettant dans une taie d’oreiller, que nous jetons dans un mélange d’alcool neutre et d’eau. Le tout est chauffé à 45 degrés et macère toute la nuit. C’est un processus qui dure environ 15 heures. ».


Du poivre rose de Madagascar à la cardamome de Zanzibar

Le gin Blue dot est conçu avec 11 ingrédients végétaux. Du poivre rose de Madagascar à la cardamome de Zanzibar : tous sont issus du continent. L’ingrédient star est le genévrier d’Afrique. Un arbre qui pousse sur les hauts plateaux du Kenya. Cette variété fait le secret de Procera, selon Guy Brennan, co-fondateur de la marque.

 « Nous avons le meilleur genévrier du monde. Le genévrier d’Afrique pousse le long de l’Équateur, donc il reçoit quatre fois plus de soleil que les genévriers utilisés pour les autres gins. Ses arômes sont plus intenses, plus riches, plus savoureux, pointe le co-fondateur de Procera. Autre point tout aussi important, nous utilisons les baies de genévrier fraîches et non séchées. Aucun autre gin ne fait ça. À Procera, nous avons la possibilité de le faire, car nous récoltons directement auprès des agriculteurs. Et cette distillation des baies lorsqu’elles sont fraîches permet d’obtenir une certaine longueur en bouche, une viscosité que l’on n’obtient pas avec des baies séchées. Aucun autre gin ne fait ça. »

Pionnier dans le haut de gamme

Le gin se veut entièrement africain. Jusqu’à la bouteille en verre, soufflée à Nairobi. Une centaine est produite par jour. Procera cherche aujourd’hui à agrandir sa production, loin des débuts, se souvient Guy Brennan : « Nous étions la première distillerie artisanale ici au Kenya. À l’époque, il y avait surtout des entreprises qui mélangeaient de l’éthanol avec des arômes. C’était un défi pour nous parce que les autorités ne savaient pas vraiment comment nous réguler, explique-t-il. Il reste encore des défis pour les distilleries qui essayent de s’installer aujourd’hui, mais il y en a de plus en plus. C’est motivant de voir ce mouvement émerger. Mais il faudrait que les autorités comprennent qu’elles peuvent en tirer des revenus et qu’elles soutiennent ces nouveaux entrants plutôt que de bloquer l’obtention de certaines licences. Le Kenya pourrait devenir le cœur de la distillerie artisanale en Afrique. »

Aujourd’hui, Procera n’est plus la seule marque à distiller son gin au Kenya. Mais son marché est spécifique. C’est un produit haut de gamme. 89 dollars pour la version Blue dot de 700 ml. 124 et 159 dollars pour les éditions limitées.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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