À partir de ce 1ᵉʳ octobre, les voyageurs qui voudront se rendre sur l’île de Zanzibar, en Tanzanie, devront s’acquitter en amont d’une assurance voyageur de 44 dollars. Une mesure qui ne plaît pas beaucoup au secteur touristique.
Le long des travées du Salon du tourisme, mi-septembre, à Paris, il est facile de repérer les offres pour la Tanzanie : plages de sable blanc, parasols et eau turquoise décorent les stands des voyagistes pour Zanzibar. « La Tanzanie, avec Zanzibar, c’est la destination phare de l’Afrique, souligne René-Marc Chikli, le président du Syndicat des entreprises du tour-operating. On la vend comme du petit pain ». Mais une ombre vient, selon lui, noircir la carte postale. « Nos amis de Zanzibar ont inventé une taxe supplémentaire qui vient renchérir le prix du forfait et sur laquelle on n’est pas d’accord. C’est une assurance soi-disant rapatriement qu’il faut contracter. Or les gens qui partent en Tanzanie et qui vont à Zanzibar sont déjà assurés par leur propre assurance, ou via un contrat. Donc, on est en train de se battre pour faire éliminer cette assurance qui ne sert à rien, si ce n’est qu’à enrichir une compagnie d’assurance ».
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Assurance utile ou inutile ?
Propriétaire d’un complexe hôtelier à Zanzibar et témoin sur place des problèmes d’assurances de ses clients, Bert Schoonvelde estime au contraire que cette nouvelle taxe pourrait répondre à un besoin. « Nous savons que 30 à 40 % des touristes viennent sans assurance. S’ils ont un accident ou un problème de santé, bien sûr ça devient problématique. Certaines personnes ne comprennent pas qu’elles doivent voyager avec une assurance médicale. » Cette nouvelle mesure ne l’inquiète pas outre mesure. « Je ne pense pas que cela soit vraiment un problème. Les billets d’avion coûtent plusieurs centaines de dollars. Alors 44 $ de plus… Certains disent que c’est une manière pour l’État de s’assurer une nouvelle rentrée d’argent. Peut-être. Mais je ne pense pas que 44 $ ce soit un gros problème, à part peut-être pour les voyageurs à petit budget. Mais ceux qui ont un petit budget ne viennent pas à Zanzibar. »
Confusion
Vice-présidente du tour-opérateur Flash Tour, Gehane Salah juge que cela va créer une confusion chez les touristes. « Tous les clients savent qu’ils ont une assurance avant de partir, c’est obligatoire avec les tour-opérateurs. Donc, pour eux, je crois que ce sera un point d’interrogation : pourquoi je paie deux assurances ? Surtout que ça doit être fait via une application par le client avant d’arriver. Donc, est-ce que ça va affecter ou non la destination ? Ce n’est pas tant le montant, c’est la procédure et c’est un peu compliqué. Surtout pour beaucoup de clients qui ne savent pas se débrouiller online. »
2023 a été une année record pour le tourisme à Zanzibar. Près de 650 000 personnes sont venues profiter de la beauté de l’île. Une manne financière pour la Tanzanie. Le secteur touristique dans le pays emploie 850 000 personnes et représente environ 17 % de son PIB.
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