Afrique économie – Tourisme en Afrique: vacances de la diaspora, le coûteux retour au pays [5/5]

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Tous les étés, c’est la cohue dans les aéroports pour rentrer au pays rendre visite à la famille. Des caddies qui débordent, des enfants qui chahutent et un casse-tête financier pour les familles en France qui doivent assurer charges du quotidien et préparations du retour au pays.

Aminata vit dans un logement social parisien. Femme de ménage pour une grande entreprise, elle peine à réunir les fonds pour acheter ses billets d’avion pour Bamako. « Vraiment, c’est un peu chaud, comme on dit. Pour aller en Afrique, on est obligés de cotiser à une tontine et, en plus, il faut économiser à côté, car l’Afrique, c’est devenu très, très, très cher », explique-t-elle.

La tontine, ce système d’épargne collectif, permet ainsi aux ménages de financer les vacances au pays. « Notre tontine regroupe de 20 à 40 personnes. Si elle démarre, par exemple en janvier, il faut demander à la personne responsable de l’argent, de pouvoir disposer de la somme en juin, au moment où l’on prend son billet », précise Aminata. Avant d’ajouter : « C’est difficile, il y a les frais pour la maison, la nourriture pour les enfants. En plus de la tontine, il faut aussi économiser de 100 à 150 euros par mois, pour les vacances ».

Des vacances qu’Aminata prépare depuis près de deux ans : « Pour les billets d’avion seulement, il faut compter 3 000 euros », rappelle-t-elle. « Ensuite, il faut rajouter de l’argent au cas où les enfants tombent malades, les cadeaux pour les parents, la famille et même parfois pour les voisins qui rendent souvent visite ».

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Un budget cadeaux trop lourd

Aminata a fait partie de ces voyageurs aux trolleys qui débordent et aux surplus de bagages. Mais maintenant, terminé les cadeaux, elle préfère donner un peu d’argent quand elle le peut : « Certains ne sont pas contents. Ils disent : elle vient de France, mais elle nous a donné seulement 5 000 francs CFA. Là-bas, ils pensent que l’on ramasse l’argent par terre ».  

Originaire du Cameroun, Germaine est maman de quatre enfants. Elle non plus ne rentre pas tous les ans voir sa famille. Pour elle, le plus lourd, c’est le budget cadeaux : « Ils attendent des cadeaux, des parfums, des bijoux, des sacs à main. Pour eux, tout ce qui vient de France, c’est toujours mieux. »

Alors pour combler les attentes de tout le monde, Germaine se débrouille, il y a les bazars ou bien encore les associations : « J’ai peu de moyens, et je ne peux pas payer pour tout le monde. J’essaie de ne pas voir tous les membres de ma famille, car à chaque fois que je rends visite à une personne, elle me demande un présent ».

De son côté, Aminata préfère financer des sorties au restaurant ou des activités de groupes, comme aller à la piscine. Mais cela revient cher, à tel point que, parfois, elle demande à ses amies de lui prêter de l’argent pour boucler le budget des vacances.

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Source du contenu: www.rfi.fr

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