En Tunisie, la franchise est un moyen d’investir et de développer l’entrepreneuriat des jeunes qui ont fait des études supérieures et qui détiennent un capital. Des marques tunisiennes développent l’écosystème dans les secteurs de la restauration rapide, de l’esthétique, du commerce textile ou de la fintech. Dans un pays où le taux de chômage des jeunes entre 18 et 35 ans atteint 40%, la franchise représente une opportunité de création d’emploi et d’investissement.
De notre correspondante à Tunis,
Dans le lobby feutré d’un grand hôtel de Tunis, Rim Ayari enchaîne les rendez-vous. Après avoir œuvré pendant quinze ans à la venue de marques internationales en Tunisie, elle a créé en 2021 une plateforme Wefranchiz, dédiée à la mise en relation entre les franchiseurs et les franchisés. « Depuis la pandémie, les jeunes ont envie de changer leur mode de vie. Ils ne sont plus tentés par des emplois sédentaires dans des bureaux. Ils ont envie de se mettre à l’entrepreneuriat et la franchise les séduit dans le sens où c’est de l’entrepreneuriat encadré par une marque reconnue, avec une expérience sur le marché. »
Opportunité pour la diaspora
Rim cible des jeunes qui ont un capital entre 20 000 et 300 000 dinars ou éligibles à un prêt, ainsi que les Tunisiens de la diaspora : près de deux millions vivent à l’étranger. « Pour ces Tunisiens qui sont installés à l’étranger et qui veulent rapatrier de l’argent en Tunisie, mais qui ne savent pas comment le faire, la franchise est une très bonne opportunité », avance-t-elle.
Dans une agence de transfert d’argent, Wafacash, Ahmed Khalil Noomen discute de la meilleure orientation du panneau signalétique pour mettre en valeur son agence, ouverte en mai dernier.« Tous les mois, ça va de mieux en mieux, se félicite-t-il. Vu que l’on travaille à la commission, on observe une consolidation des revenus au fur et à mesure ».
Accompagnement
À 35 ans, cet ancien steward a voulu se reconvertir et investir dans le secteur financier. Grâce au soutien de l’épargne de ses parents, il s’est orienté vers les filiales du groupe marocain Attijariwafa Bank, implanté en Tunisie. Pour lui, l’accompagnement était le plus important. « Depuis la création, depuis le premier entretien avec l’équipe Wafacash, j’ai senti qu’il y avait une certaine confiance entre nous et qu’il y a une assistance durable, apprécie-t-il. Le projet a été expliqué par l’équipe, qui voit bien d’ici à cinq à dix ans les bienfaits et les avantages du projet ».
Si la franchise n’est pas la solution miracle au problème du chômage en Tunisie, elle pourrait permettre de créer entre 15 000 et 20 000 emplois indirects ou directs grâce aux nombreux points de vente locaux de marques tunisiennes et à l’ouverture de centres commerciaux dans plusieurs régions intérieures du pays.
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