Faciliter les affaires entre les entreprises francophones, qu’elles soient africaines, françaises ou canadiennes, c’est le but de l’Alliance des patronats francophones, qui était représentée à la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), à Paris, les 26 et 27 août. Cette alliance, qui regroupe les patronats de 35 pays, propose plusieurs pistes pour intensifier les échanges économiques au sein de la zone francophone.
Les échanges de biens entre pays francophones ont atteint 390 milliards de dollars l’an dernier, un chiffre comparable à celui du Commonwealth, mais qui pourrait être bien supérieur, selon le directeur général de l’Alliance des patronats francophones, si les rencontres d’affaires n’étaient pas contrariées par les difficultés à obtenir des visas. « On s’est aperçu que ce qui posait problème, notamment dans les échanges du Sud vers le Nord, c’était que beaucoup de femmes et d’hommes d’affaires reconnus dans leurs pays respectifs avaient du mal à obtenir des visas dans les délais et donc rataient des forums économiques, des opportunités d’affaires, souligne Alexandre Planelles. Et donc nous sommes très actifs, avec l’espoir que ça se réalise, sur un visa d’affaires francophone. On pense notamment, et on est assez avancé, à un système de fast track, de facilités dans l’obtention des visas. »
Visa d’affaires francophone
Autre plaidoyer des patronats francophones : une harmonisation des formations pour une plus grande mobilité de la main-d’œuvre. « Demain, un Camerounais qui a suivi un cursus professionnel dans la logistique pourrait aller travailler au Bénin dans la logistique ou à Madagascar dans la logistique ou en France à terme, poursuit le représentant des patrons francophones. C’est ce qu’on vise : que les formations soient cohérentes et répondent aux besoins du secteur privé. »
Créée il y a deux ans et demi, l’Alliance des patronats francophones met en relation les entreprises des cinq continents, avec bientôt une base de données par secteur. Mais connaître la santé financière d’un futur partenaire est crucial. Dieudonné Mpouki, président d’Infogreffe, le registre français du commerce et des sociétés, se réjouit de voir d’autres pays francophones adopter le même indicateur de performance, développé grâce à l’intelligence artificielle. « Cet outil, c’est un indicateur qui permet de dire à une entreprise quel est le niveau de risque de solvabilité, de se mettre en défaillance, explique-t-il. Nos homologues tunisiens sont en train de développer la même chose. On a au moins 17 États, dont le Sénégal, le Congo, le Bénin, où on a les mêmes réglementations en matière de droit des entreprises, le même registre du commerce, on parle la même langue. L’idée, c’est de partager les expériences, de partager les informations, de donner de la visibilité aussi aux entreprises de l’espace francophone. »
Un partage d’informations juridiques entre les tribunaux de commerce des pays francophones qui sera très utile également pour lutter contre la fraude.
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