Au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron défend ses réponses à la colère du secteur lors d’une visite chahutée

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Sur fond de totale improvisation et de fébrilité, le président de la République, Emmanuel Macron, a dévoilé ses réponses aux attentes des agriculteurs en deux temps, à l’occasion de l’inauguration du Salon de l’agriculture, samedi 24 février, porte de Versailles, à Paris.

D’abord, aux micros des journalistes, à 9 heures, à l’issue d’un petit déjeuner en petit comité avec les représentants des syndicats agricoles. Puis lors d’un mini-débat organisé de manière impromptue avec des agriculteurs sélectionnés par les différents syndicats. Les porteurs de bonnets jaunes, membres de la Coordination rurale, côtoyaient les agriculteurs vêtus de tee-shirts blancs siglés du mot d’ordre « On marche sur la tête », membres des syndicats de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA).

M. Macron a, peu ou prou, tenu le même discours à deux heures d’intervalle. Il a d’abord voulu souligner la force de la « ferme France ». « Nous avons un modèle agricole solide » et « en 2021 et 2022, les revenus moyens des agriculteurs ont été historiquement élevés », a-t-il précisé, en rappelant que l’agriculture française touchait chaque année 10,2 milliards d’euros d’aide européenne et nationale.

Il a toutefois reconnu que certaines exploitations, certaines filières étaient fragiles. S’il a rejeté la demande formulée par la Coordination rurale d’une « année blanche » permettant de repousser d’un an les remboursements d’emprunt avec prise en charge des intérêts, il a annoncé un « plan de trésorerie d’urgence » pour soulager les agriculteurs.

Mise en place de « plans de trésorerie »

« Dès lundi, les ministres ici présents [de l’agriculture, Marc Fesneau, et la ministre déléguée, Agnès Pannier-Runacher] avec moi, avec leur collègue de l’économie et des finances [Bruno Le Maire], rassembleront les banques et l’ensemble des secteurs pour pouvoir mettre en place ces plans de trésorerie », a annoncé M. Macron. Il a précisé que des secteurs autres que l’agriculture étaient concernés, comme l’artisanat ou le bâtiment. « Nous lancerons un recensement dans chaque région des exploitations qui sont dans les plus grandes difficultés de trésorerie pour pouvoir les accompagner », a-t-il ajouté.

Sur le sujet central des mobilisations des agriculteurs depuis un mois, la rémunération, il a parlé des « prix planchers », un thème porté par le syndicat de la Confédération paysanne. Le chef de l’Etat a formulé l’objectif « qu’on puisse déboucher » sur « des prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole », dans le cadre de la préparation d’une nouvelle loi encadrant les relations entre les acteurs de l’alimentation et censée mieux répartir la valeur. L’engagement d’une nouvelle mouture de la loi EGalim, baptisée « EGalim 4 », a été annoncé par le premier ministre, Gabriel Attal, mercredi, avec comme échéance fin juin.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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