Aujourd’hui l’économie – BCE : vers une première baisse des taux, mais à quel prix?

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L’inflation repart à la hausse dans la zone euro. Voilà une mauvaise nouvelle pour la Banque centrale européenne qui se dirige vers sa première baisse des taux depuis cinq ans. La montée des prix, notamment à la consommation, pourrait inciter l’institution à la prudence. La gardienne de l’euro a augmenté les coûts d’emprunt à un niveau record pour lutter contre l’inflation. Mais à quel prix ?

L’inflation repart à la hausse dans la zone euro : 2,6 % en mai, contre 2,4 % en avril. Voilà une mauvaise nouvelle pour la Banque centrale européenne qui devrait néanmoins valider une première baisse des taux depuis cinq ans aujourd’hui. La montée des prix, notamment de l’alimentation, pourrait cependant inciter l’institution à la prudence. Pour endiguer l’inflation, qui reste une des principales préoccupations des Européens, la BCE a porté les coûts d’emprunt à un niveau record. Mais à quel prix ?

La croissance économique entravée

On attend cet assouplissement de la politique monétaire depuis très longtemps. Jusqu’ici la BCE s’était montrée très prudente. Les taux élevés ont eu pour effet d’entraver la croissance économique. Elle est d’ailleurs toujours en berne. D’après le dernier baromètre de BPIFrance le Lab, de nombreuses entreprises repoussent encore leurs projets d’investissement.

La baisse des taux attendue cet après-midi pourrait être minime : 25 points de base, de 4 % à 3,75 %. Mais cela suffirait pour apporter un bol d’air aux emprunteurs. Depuis deux ans, le coût du crédit explose. Cela pèse notamment sur le marché de l’immobilier. La construction des logements neufs a chuté de 24% sur un an. Et les ventes ont été divisées par deux.

Cette baisse des taux constituerait donc un coup de pouce bienvenu pour les ménages qui veulent accéder à leur premier logement. Bon nombre de Français ont reporté leurs achats immobiliers, ce qui a créé de son côté un bouchon sur le marché locatif.

Quid des petits épargnants ?

Avec les taux bancaires réduits, les épargnants seront moins bien rémunérés. la baisse des taux directeurs pénalisera les produits d’épargne, comme le livret A, très populaire en France. Mais les États qui empruntent sur les marchés vont eux pouvoir souffler un peu. Comme pour les ménages et les PME, le prix pour lequel les pays de la zone euro se financent est lié à la politique de la BCE.

Le pouvoir d’achat, sujet numéro un

Depuis deux ans, le pouvoir d’achat ne cesse de baisser en Europe. Cette question reste centrale pour de nombreux Européens qui s’apprêtent à voter le 9 juin prochain.

Les salaires en zone euro ont augmenté de 4,7 % au premier trimestre. Mais cela n’a pas suffi à compenser les pertes de revenus réels liés à l’inflation qui sévit depuis 2022. La BCE prévoit une hausse des rémunérations de 4,5 % cette année, puis de 3,6 % en 2025, et de 3 % en 2026. Des augmentations qui risquent d’alimenter l’inflation. Pour éviter un cercle vicieux où l’inflation conduit à une hausse des salaires, qui alimente à son tour une pression inflationniste, la BCE, pourrait d’ailleurs dans un premier temps décider de ne réduire ses taux qu’une fois par trimestre. Déjà un bon début.

Source du contenu: www.rfi.fr

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