Aujourd’hui l’économie – Boeing en zone de turbulences

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L’avionneur américain fait souvent la Une de l’actualité mais pas pour les bonnes raisons. Boeing fait face à toute une série d’incidents sur ses avions. Portes qui se détachent en plein vol, défauts sur le fuselage de plusieurs modèles ou encore, on s’en souvient, des crashs mortels en 2018 et 2019. La faute à un modèle : le 737 MAX.

Si les soucis de Boeing avaient un nom, ce serait 737. C’est le modèle vedette de l’avionneur américain. Sa dernière version, le 737 MAX est un appareil essentiel dans la stratégie économique du groupe. Sa force, c’est qu’il peut accueillir plus de passagers, il consomme moins de kérosène, et surtout, son rayon d’action est plus grand que la version initiale du 737.

C’est d’ailleurs pour ces éléments qu’il est très demandé. Depuis sa mise en service il y a 7 ans, ce sont plus de 1 500 737 MAX qui ont été livrés. Et le carnet de commandes est bien rempli pour Boeing puisque 5 000 appareils doivent encore sortir du site d’assemblage de Seattle… cela malgré des annulations de commandes après les divers incidents connus sur ce modèle.

Boeing qui doit donc produire plus, plus vite, et bien surtout. Sauf qu’avec les nombreux problèmes rencontrés sur ce type d’appareils ces derniers mois, la production du 737 MAX après avoir été ralentie, est à l’arrêt sur demande des autorités américaines. Cela tombe mal puisque Boeing a pour ambition d’augmenter la voilure, à savoir passer de 38 appareils de ce type livrés par mois à 50.

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50 000 avions commerciaux dans le ciel en 2044

Une augmentation de la cadence de la production pour faire face à une demande du secteur aérien toujours plus forte : le nombre d’avions commerciaux en service va doubler d’ici à 2044. C’est certes dans 20 ans, mais c’est pratiquement demain. À termes, il devrait atteindre un peu moins de 50 000 appareils en service.

C’est donc un gros enjeu pour les avionneurs, dont Boeing. Il faut être compétitif, efficace, réactif, mais aussi bon marché. D’autant que le leader mondial, l’européen Airbus, principal concurrent de Boeing sur le marché, répond également à ces critères. Pas question donc de se laisser distancer un peu plus.

Le dilemme des 2P

Alors, on s’interroge. Est-ce que c’est cette course aux parts de marchés et à la vente qui est la source des soucis de Boeing ? Parce que certes, répondre à la demande, c’est une chose. Mais il faut rassurer les actionnaires pour leur assurer des dividendes confortables. Et pour être compétitif, Boeing a cette particularité de déléguer et de sous-traiter, notamment en ce qui concerne le contrôle qualité de ses appareils. Une négligence quant à cet aspect pourrait expliquer les malfaçons et les nombreux déboires du constructeur.

C’est le dilemme des 2 P : produire ou protéger, c’est-à-dire trouver un équilibre entre livrer beaucoup d’avions, on l’a vu l’enjeu est essentiel, et s’assurer en parallèle du maintien des standards de qualité.

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Pourtant, et étonnamment pour le moment pas autant qu’on pourrait le croire, ça ne joue pas sur la santé de Boeing. 2023 a été une année historique pour l’américain en termes de commandes. Financièrement non plus, pas de drame. Certes, à chaque annonce de soucis techniques, l’action à Wall Street plonge, mais pourtant, si on affine sur un an, la valeur boursière de Boeing n’a perdu que 10 %. Quoi qu’il en soit, la demande des compagnies est telle que Boeing reste incontournable.

Source du contenu: www.rfi.fr

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